Des victimes évacuées de l'aéroport de Zaventem. © REUTERS

Attentats: comment peut-on réconforter une victime?

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

Hélène Vanorlé est psychologue, elle nous explique, suite aux attentats qui ont touché Bruxelles, quels sont les gestes d’apaisement face à une personne victime d’un tel traumatisme.

« Il n’y a pas toujours à dire. Il y a à être. Etre là. Une présence.

Accompagner la personne là où elle en est, sans attendre d’elle quoi que ce soit comme réaction. Sans jugement de ce qui vient ou ne vient pas. Etre là. Notre simple présence, c’est déjà beaucoup. Beaucoup plus qu’on ne croit. Oser laisser le silence. Souvent, nous avons peur du silence, nous voulons combler par des mots. Nous avons l’impression qu’en parlant on est efficace. Or, cette présence silencieuse est essentielle. C’est une rencontre d’âme à âme. On est là, on écoute, on accompagne. Parfois un geste, une main qui se tend, c’est l’essentiel.

Après le silence, il faudra trouver un espace pour être écouté et s’exprimer. Il faut donc identifier des personnes ressources, c’est-à-dire des personnes en qui on a confiance et à qui on pourra se confier et qui seront prêtes à recevoir aussi nos émotions. Parfois, des entretiens avec un professionnel s’avèrent utiles. On peut s’y déposer sans crainte de blesser nos proches avec des émotions trop difficiles à entendre. Le travail sur les émotions permet aussi de trouver un canal pour les exprimer adéquatement. on travaille aussi sur nos ressources internes ce qui favorise la résilience, notre capacité de rebondir après un traumatisme.

Autres idées pour rebondir : se mettre en mouvement en se reliant à la nature et à notre terre: marcher dans la nature, particulièrement en forêt, respirer l’odeur des sous-bois, s’adosser à un arbre, enlever ses mauvaises herbes, planter des légumes, des fleurs, un arbre, mettre les mains dans la terre, marcher pieds nus,…C’est se relier à notre terre, à notre univers, là d’où on vient.

Ce qui aide aussi, c’est être dans l’action. Quand nous nous sentons actifs, nous rebondissons plus facilement et nous pouvons passer au-dessus du traumatisme. Faire preuve de créativité, d’inventivité nous aide aussi à ne pas nous sentir passifs face à ce drame. Qu’est-ce que chacun, nous pouvons faire à notre petite échelle ? Même une participation discrète a tout son sens, comme un dessin, une prière, un chant, une méditation, une pensée chaque matin, se réunir, s’entraider,… »

Propos recueillis par Caroline Lallemand

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