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Asthme : bientôt un traitement efficace ?

Stagiaire Le Vif

Des chercheurs canadiens ont lancé deux thérapies pour diminuer fortement le nombre de crises des personnes souffrant d’asthme. Elles sont actuellement à l’essai dans deux hôpitaux français, à Paris et Marseille.

L’asthme sévère n’est pas perceptible de l’extérieur, mais c’est une maladie qui présente de fortes contraintes dans la vie quotidienne. Incapacité à maintenir une activité physique, crises régulières, nécessité constante d’une ventoline, ce petit appareil qui permet au malade d’inhaler de l’air et du salbutamol lors d’une crise et qui va soulager les bronches …

En Europe, une personne décède toutes les heures à cause de cette maladie et six millions présentent des symptômes sévères. L’asthme serait dû à une inflammation des bronches, à cause d’allergies par exemple. Le muscle autour, appelé muscle « lisse », s’épaissit. Lorsqu’il se contracte, la zone de passage de l’air est fortement réduite.

Pourtant, peu de traitements existent. La ventoline est davantage utilisée pour une médication à court terme, pour traiter une crise sur le moment. Et la gêne revient quotidiennement. Seules les biothérapies peuvent améliorer l’état clinique de certains cas, selon le Figaro.

Agir sur le muscle dit « lisse »

Au Canada, des scientifiques ont cherché des traitements pour faire diminuer l’apparition de la maladie. Le premier revient à insérer dans les bronches du malade un tube qui contient quatre électrodes à son extrémité. Ces dernières vont se coller aux parois et les chauffer à une température de 65 °C pendant dix secondes. La même manoeuvre est répétée tous les 5 millimètres sur la paroi. La durée du traitement est étalée sur trois séances de quarante minutes toutes les trois semaines. L’objectif est d’obtenir une réduction significative du muscle « lisse », qui joue sur la taille de la zone de passage de l’air. Les premiers résultats ont fait état d’un rétrécissement de 49 à 78 % du muscle en question, sur un panel de dix malades.

Jouer sur les apports en calcium

Le gallopamil est également une solution prometteuse pour le traitement de l’asthme sévère. Cette molécule, testée sur une trentaine de patients en France a favorisé la réduction du muscle des bronches. Pour cela, elle diminue fortement les doses de calcium apportées dans les cellules musculaires.

Le problème de ces deux traitements est leur coût très élevé. L’induction du tube, également appelée thermoplastie bronchique, coûterait entre 15 000 et 20 000 euros. Selon les cas, cette technique pourrait rester plus avantageuse qu’un traitement complet chaque année.

La Belgique en retard

En 2015, environ 10 % de la population souffre d’asthme, sans même parfois en avoir conscience. Malgré une amélioration du traitement de la maladie, la Belgique resterait un des pays d’Europe où le taux d’hospitalisation serait le plus élevé, d’après L’Avenir. Le chiffre est d’autant plus inquiétant que la moitié de ces malades seraient atteints d’un asthme sévère.

« Nous n’avons pas d’explication claire à ce taux élevé, mais le manque de programmes de soins structurés autour de l’asthme sévère en Belgique pourrait être une explication possible », raconte le professeur Renaud Louis de l’Université de Liège.

Ces deux découvertes pourraient donc faire avancer la situation de façon plus significative.

Par Camille Ledun

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