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A-t-on le droit de traiter publiquement ses enfants de « little fuckers » ?

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Samedi dernier, Siska Schoeters, présentatrice sur Studio Brussel et très connue en Flandre s’est confiée sur ses enfants au quotidien De Morgen. Ses propos et plus particulièrement le qualificatif de « little fuckers » appliqué à son enfant et ses beaux-enfants ont déclenché une pluie de réactions en Flandre.

Si Schoeters adore ses enfants, elle avoue qu’ils lui donnent parfois du fil à retordre. « J’entends parfois que les enfants vous rendent tellement de choses. Mais c’est très décevant, je trouve. Le meilleur moment de la journée, c’est tout de même souvent quand on les met au lit et qu’on pense : ‘Yes ! Je suis délivrée pendant au moins sept heures de ces petits fuckers' » raconte-t-elle.

« Je souhaite être une mère et une belle-mère aussi bonne que possible. Et j’y travaille durement tous les jours. Mais parfois j’en ai par-dessus la tête. Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas le dire. Au moins, je suis sincère » raconte-t-elle encore au Morgen.

Même si ce genre de pensées traversent probablement la tête de beaucoup de parents, la présentatrice se heurte à de nombreuses réactions négatives. Ainsi, Diana Coster, auteur du livre « Perfecte moeders bestaan niet » (Les mères parfaites n’existent pas) admire la franchise et la sincérité de Siska Schoeters et souligne qu’elle a raison de ne pas refouler ses sentiments négatifs, mais estime qu’elle n’a pas à traiter ses enfants de « fuckers ». « Ce n’est pas parce qu’un enfant adopte un comportement pénible, qu’il est un ‘fucker’. Les enfants ne font pas ce qu’on dit, ils font ce qu’on fait. En les qualifiant de ‘fuckers’, ils vont se comporter comme des ‘fuckers' » estime Coster.

Isabel De Beule, mère de quatre enfants et chargée de cours de psychologie et de pédagogie, trouve quant à elle qu’on aspire trop à du « temps pour soi ». « On n’a jamais autant pris autant de bon temps qu’aujourd’hui, et on ne s’est probablement jamais autant plaint qu’aujourd’hui ». « Chère Siska, tu as dit ce que tu voulais dire, mais cesses maintenant d’avoir pitié de toi et surtout de chercher de manière irréaliste au bonheur parfait » écrit-elle. Pour elle, il est impossible d’avoir à la fois une famille fantastique, un emploi fantastique et des loisirs fantastiques.

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