© Reuters

50.000 Belges fument la cigarette électronique

Le Vif

Selon les derniers chiffres de la Fondation contre le Cancer, 50.000 personnes ont opté pour la cigarette électronique en Belgique en 2013, soit 2% des fumeurs (contre 0,2% en 2012). Un avis concernant ces produits a été demandé au Conseil Supérieur de la Santé.

En Belgique, les produits contenant de la nicotine doivent respecter la législation de l’Agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé (AFMPS). Mais selon Ann Eeckhout, porte-parole, aucun type de cigarette électronique contenant de la nicotine n’a été reconnu à ce jour par l’AFMPS et ne circule légalement sur le marché belge. « La majorité des produits échappe donc au contrôle », précise Ann Eeckhout.

Une étude parue en France lundi dans la revue « 60 millions de consommateurs » fait état de la présence de substances cancérigènes et métaux nocifs pour la santé dans la cigarette électronique. Pour le professeur Haufroid, toxicologue aux cliniques universitaires Saint-Luc, « il faut avant tout évaluer la teneur de ces substances contenues dans les cigarettes électroniques, par rapport aux cigarettes classiques », afin d’évaluer le danger potentiel et la toxicité de ces produits.

En Belgique, les cigarettes électroniques sont interdites dans les lieux publics, comme tout objet incitant à fumer. Mais les chiffres montrent que ce produit fait de plus en plus d’adeptes. Un effet de mode? C’est en tout cas l’avis de Claude Luyeye Bidi, pneumologue. « Ces produits sont utilisés avant tout pour avoir quelque chose sous la main, un substitut à la cigarette pour combler le manque ». Pour ce pneumologue, « il faudra, comme avec la cigarette, plusieurs années avant de se rendre compte du réel caractère nocif que peut avoir une cigarette électronique, en analysant en détails la composition de celles-ci ».

Autre danger, si les substances nocives semblent présentes dans les cigarettes électroniques en moindre quantité que dans les cigarettes « classiques », Luk Joossens, de la Fondation contre le Cancer, tient à mettre en garde: si un enfant venait à « boire par accident le liquide contenant de la nicotine d’une cigarette électronique », il n’y survivrait pas. Face à ces constats et à la consommation croissante des cigarettes électroniques au sein de la population, un avis a été demandé par la ministre de la Santé, Laurette Onkelinx, au Conseil Supérieur de la Santé au sujet de ces produits, et notamment des shisha stylos, des cigarettes pour enfant en vogue aux Pays-Bas. Cet avis est attendu pour la fin de l’année.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire