Russie – Pas d’enquête malgré les accusations d’enlèvement et torture d’un opposant

(Belga) Les autorités russes ont refusé jeudi d’ouvrir une enquête sur les affirmations de l’opposant Leonid Razvozjaev, qui dit avoir été enlevé en Ukraine, ramené de force et contraint de signer des aveux sous la torture pour « préparation à l’organisation de troubles massifs ».

« Lors des vérifications menées (…), il n’a pas été trouvé de confirmation objective, c’est pourquoi la décision a été prise de ne pas ouvrir une enquête criminelle », a indiqué le comité d’enquête russe. « M. Razvozjaev n’a pas pu présenter à l’enquête de documents venant confirmer le crime commis à son encontre. Et il a refusé la proposition de confirmer son témoignage avec un détecteur de mensonges », a ajouté le comité dans un communiqué. L’avocat de l’opposant, Dmitri Agranovski, a démenti. « Au moment où on lui a fait cette proposition, nous avons dit que nous voulions mener davantage de consultations, étant donné son état psychologique », a-t-il déclaré. M. Razvozjaev, 39 ans, membre du Front de Gauche russe, a été incarcéré et inculpé en octobre de « préparation à l’organisation de troubles massifs », après avoir fui en Ukraine, où il cherchait à obtenir le statut de réfugié politique. Il a affirmé avoir été « enlevé » à Kiev par des membres des services secrets, et rapatrié de force en Russie. Dans son communiqué, le Comité d’enquête affirme que M. Razvozjaev est rentré « de son plein gré » d’Ukraine en Russie. La police ukrainienne a elle aussi indiqué qu’elle n’ouvrirait pas d’enquête sur les faits dénoncés par l’opposant russe. Le comité d’enquête a annoncé mercredi avoir également inculpé M. Razvozjaev de « vol à main armée », pour des faits remontant à 1997 et que l’opposant nie. (MUA)

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