Revoir le séjour en maternité dans un trajet de soins, envisageable pour la Mutsoc

(Belga) Revoir la durée de séjour en maternité ne constitue pas une piste à rejeter, selon les Mutualités socialistes, à condition que sa concrétisation aille de pair avec la mise en place d’un « trajet de soins accouchement ».

Ce trajet de soins doit pouvoir garantir la « continuité » des soins au niveau du domicile et la fixation de balises permettant d’offrir « la même qualité de soins à toutes les femmes », souligne l’organisme assureur. Le vice-président de l’Absym Marc Moens a tiré profit mercredi de la sortie de maternité, un jour après son accouchement, de la duchesse Kate Middleton, pour avancer une proposition d’économies (33 millions d’euros) que ferait naître la réduction d’une journée de séjour remboursée dans les maternités belges. Au niveau européen, la Belgique se classe dans le haut du classement sur la durée du séjour, la Grande-Bretagne, dans le bas. Les Mutualités socialistes (rejointes par les Femmes prévoyantes socialistes et leur Fédération des centres de planning familial) disent ne pas pouvoir suivre le syndicat de médecins. D’abord, soulignent-elles, la situation de la duchesse Kate Middleton n’est pas comparable à celle de la plupart des accouchées en terme d' »accompagnement médical et social ». Au-delà, le système de santé belge est très éloigné du système anglais qui, certes, limite drastiquement la durée de séjour, mais offre un service à domicile organisé. Les Mutualités socialistes estiment par ailleurs que l’ampleur des économies mises en avant par l’Absym est « tout à fait surestimée » car elle ne prend pas en compte les coûts transférés (soins à domicile…) et le système de financement hospitalier. Enfin, les organisations socialistes rappellent que la maternité est un endroit où sont prodigués des soins à la mère et au nouveau-né (y compris préventifs, tels que le dépistage des maladies métaboliques, le dépistage de la surdité…) Elles soutiennent qu’en l’absence de balises, la proposition de l’Absym risque de déboucher sur une « médecine à deux vitesses ». Elle pourra même s’avérer contre-productive tant sur le plan financier que sanitaire, vu le risque d’augmentation de césariennes non justifiées. Une task force de l’INAMI se penche actuellement sur les économies à réaliser dans le secteur des soins de santé. La fixation d’une durée de séjour « normalisée » en maternité est une des pistes à l’étude. (Belga)

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