Rép. tchèque : un ancien silo d’ogives nucléaires soviétiques converti en musée

(Belga) Un ancien silo souterrain d’ogives nucléaires soviétiques, caché au milieu des forêts au sud-ouest de Prague, à environ 60 km de la frontière de l’ex-RFA, a été converti en musée de la Guerre froide qui ouvrira bientôt ses portes, a constaté un journaliste de l’AFP sur place.

Situé près du village de Misov dans les montagnes de Brdy, l’imposant bunker en béton s’est conservé dans un état presque intact, depuis le départ des militaires soviétiques après la chute du régime communiste pendant la « Révolution de velours » de 1989. Sa construction a commencé en 1965, en pleine Guerre froide, sur la base d’un accord secret conclu à l’époque par l’URSS et la Tchécoslovaquie communiste. « L’armée soviétique a pris possession du silo à la charnière des années 1968 et 1969. Depuis, aucun Tchèque n’y a mis pied jusqu’au départ des Soviétiques en juin 1990 », a déclaré à l’AFP Milan Skocovsky, de la Fondation Rideau de Fer, organisme à but non lucratif qui gère l’établissement. Les espaces souterrains du bunker permettaient de stocker 134 ogives de type Scud, Luna (Frog dans la classification de l’Otan) et Tochka (Scarab), selon M. Skocovsky, qui s’appuie sur des témoignages personnels d’officiers et d’historiens de l’ex-URSS. « Le rayon d’action des missiles opérationnels tactiques pouvant être équipés de ces ogives était de 600 à 700 km, suffisant pour atteindre l’ex-RFA ainsi qu’une partie de la France », a précisé Vaclav Vitovec, président du conseil d’administration de cette fondation. La partie soviétique n’a jamais officiellement confirmé qu’elle avait entreposé des armes nucléaires sur le territoire de l’actuelle République tchèque. M. Vitovec, quant à lui, n’a aucun doute : « Les ogives étaient bien ici, c’est sûr à en juger d’après le niveau d’usure des installations conservées (…) et d’après la documentation saisie », assure-t-il. Inauguré solennellement samedi, le musée sera accessible au public à partir du mois d’octobre, après enregistrement préalable sur le site www.atommuzeum.cz, selon les responsables de la fondation. (Belga)

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