Réformer la société BIO pour améliorer l’efficacité de l’aide au développement

(Belga) L’institution nationale BIO doit réintégrer la stratégie belge de coopération au développement, a plaidé jeudi le Centre national de coopération au développement (CNCD-11.11.11), à l’occasion de sa rentrée politique. Créée en 2001 grâce à une collaboration public-privé et actuellement en réforme, la société belge d’investissement dans les pays en développement privilégie les stratégies financières, selon l’asbl.

Le CNCD-11.11.11 a ainsi relevé des distributions « incohérentes » de l’aide, ainsi que la « pertinence douteuse » de certains projets. « La société BIO a privilégié les investissements dans les banques plutôt que dans le secteur de la santé », a indiqué Antonio Gambini, chargé de recherche. « Et elle a notamment investi dans la création de salles de fitness en Colombie ou la production d’asperges dans une zone désertique du Pérou. On peut douter de leur utilité. » Le mode d’investissement de BIO, dont l’Etat belge est actionnaire à 84%, se trouve également au coeur de sa réforme. En février 2012, le quotidien « Le Soir » avait révélé son recours aux paradis fiscaux. « BIO n’investissait pas directement dans les pays partenaires mais de manière indirecte, via des banques ou des fonds d’investissement établis dans certains paradis fiscaux », a ajouté Antonio Gambini. Le ministre de la Coopération au Développement Paul Magnette a depuis annoncé une évaluation externe de la société ainsi que le remplacement de son directeur. « Mais il faut également reformer le conseil d’administration », a expliqué Arnaud Zacharie, secrétaire général du CNCD-11.11.11. « Et nous souhaitons que BIO soutienne les PME créatrices d’emplois décents dans les pays partenaires, sans passer par les paradis fiscaux. » (BENOIT DOPPAGNE)

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