Réduction du réseau d’accueil de Fedasil: une décision logique mais des craintes

(Belga) L’intention de Fedasil de fermer certaines initiatives locales d’accueil (ILA) est une décision « logique » selon deux président de CPAS interrogés par l’agence Belga. Philippe Defeyt, le président du CPAS de Namur, craint cependant que le manque de places à Fedasil soit compensé par les CPAS en cas d’arrivées massives de demandeurs d’asile. Yvan Mayeur, le président du CPAS de la Ville de Bruxelles, estime quant à lui que c’est une décision cohérente et demande la fermeture du Petit-Château.

Fedasil, l’agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile, va fermer plusieurs ILA après avoir fermé certains centres d’accueil. La demande ayant fortement diminué et le traitement de celles-ci s’étant amélioré, le taux d’occupation des places mises à disposition est passé de 94% en octobre 2012 à 75% le mois passé. L’agence a dès lors décidé de progressivement réduire son réseau d’accueil. Celui-ci passera de 23.000 places aujourd’hui à 16.000 places fin 2014. Philippe Defeyt, également vice-président du comité directeur de la Fédération des CPAS wallons, juge cette décision « logique mais difficile à accepter ». « Il y a un an, nous avons été sollicités par Fedasil pour ouvrir des ILA, alors que les taux de financement ont été réduits ces dernières années. Aujourd’hui, Fedasil veut fermer ces ILA. Cette décision est le fruit d’atermoiements », déplore M. Defeyt. Même si Namur n’est pas directement concerné par la fermeture des initiatives locales, puisque le CPAS avait privilégié d’autres types de soutien, Philippe Defeyt craint un « overshooting ». « Il est logique de réduire le nombre de places mais les CPAS ne doivent pas compenser un manque de places » en cas de flux inattendu de demandes. Il espère dès lors qu’il sera tenu compte de l’évolution du fonctionnement du réseau. Yvan Mayeur se réjouit quant à lui de cette décision. « C’est cohérent de fermer des centres quand la demande est moindre. » Il demande dès lors que la fermeture du Petit Château, situé le long du canal, soit envisagée. « Les conditions n’y sont pas optimales et le centre pose quelques problèmes dans le quartier », explique-t-il. Le président du CPAS de la Ville de Bruxelles souhaiterait également que Fedasil profite de l’occasion pour trouver des solutions quant à la situation des Roms. « C’est un problème permanent, insupportable », estime-t-il avant de dénoncer « l’hypocrisie » dont font preuve les autorités européennes. « Les Roms ne peuvent être considérés comme des demandeurs d’asile car ils proviennent de pays de l’Union européenne. Il nous est interdit de les aider sur fonds propres. Il faut saisir l’UE et adapter la situation », conclut-il. (Belga)

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