Recommandations européennes – le PS « perplexe »

(Belga) Le parti socialiste a exprimé mercredi sa « grande perplexité » après les recommandations de la Commission européenne adressées à la Belgique en matière budgétaire.

Par la voix de son président Paul Magnette, le PS se dit étonné que l’exécutif européen considère que la Belgique n’ait pris « aucune action de suivie d’effets » en dépit des « mesures considérables » prises ces 18 derniers mois « pour un total cumulé de l’ordre de 20 milliards d’euros et ce, après 541 jours d’une crise politique sans précédent ». « Les recommandations dictées par la Commission sont telles qu’elles remettent en question les fondements mêmes de notre modèle social », estime le président du PS pour qui le « cap d’austérité » prôné par la Commission européenne a pour effet « d’aggraver la récession ». « Cela fait maintenant cinq ans que l’Europe impose les mêmes recettes qui nous mènent droit dans le mur », poursuit le PS. « Plutôt que de s’obstiner dans cette voie, l’Europe doit se lancer dans un plan de relance ambitieux et répondre ainsi enfin aux préoccupations de ses citoyens, et en particulier des jeunes ». Pour le PS, le « dogmatisme » et la « rigidité » affichés par la Commission en matière de finances publiques et de réformes économiques ne feront « qu’accentuer les oppositions à ses politiques et qui ne laissent que trop peu de marges aux gouvernements quant au choix des moyens, alors que ce sont ces mêmes gouvernements qui doivent défendre ces politiques devant leurs opinions publiques », souligne M. Magnette. « Plus fondamentalement, pourquoi l’Union n’aide-t-elle pas les Etats à financer leur dette à moindre coût alors que la hausse des dettes publiques est principalement due à la crise financière et aux mesures de soutien aux banques ? Pourquoi l’Union ne lutte-t-elle pas contre le dumping fiscal et salarial alors que l’on voit chaque jour que cette +dévaluation interne+ tire toute l’économie européenne vers le bas ? Pourquoi l’Europe laisse-t-elle détruire son industrie alors qu’elle pourrait imposer des standards sociaux et environnementaux à ses concurrents ? Pourquoi l’Europe ne réunit-elle pas, par une taxe sur les transactions financières et des emprunts, les fonds nécessaires pour financer un grand plan de relance ? Pourquoi l’Europe ne se préoccupe pas plus de sa jeunesse ? Poser ces questions, ce n’est pas remettre en cause le projet européen, c’est montrer au contraire que l’Europe d’aujourd’hui, qui met durement ses pays membres et ses citoyens en concurrence les uns avec les autres, trahit ses propres principes fondateurs et conduit inexorablement à une perte de confiance dans le projet européen », conclut le président du PS. (Belga)

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