Pyongyang menace les Etats-Unis de frappes nucléaires, Ban « préoccupé »

(Belga) La Corée du Nord a franchi un énième degré dans la confrontation en annonçant jeudi avoir approuvé le projet d’opérations militaires contre les Etats-Unis, y compris d’éventuelles frappes nucléaires, suscitant les réactions inquiètes de l’ONU et de nombreuses chancelleries à l’étranger.

En visite à Monaco, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon s’est dit « profondément préoccupé » par la surenchère rhétorique de la Corée du Nord qui multiplie les violations des résolutions votées par le Conseil de sécurité depuis un premier essai nucléaire en 2006. Dans un communiqué cité par l’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA, l’état-major général de l’armée nord-coréenne a déclaré informer officiellement Washington que les Américains seront « écrasés » par des « moyens de frappe nucléaire ». « L’opération impitoyable » des forces nord-coréennes « a été définitivement examinée et ratifiée », affirme l’armée, selon qui une guerre pourrait éclater « aujourd’hui ou demain ». « Les Etats-Unis feraient mieux de réfléchir sur la grave situation actuelle », ajoute-t-elle, jugeant que les vols de bombardiers B-52 et B-2 américains au-dessus de la Corée du Sud étaient à l’origine de l’aggravation de la crise. Malgré l’essai considéré comme réussi d’un tir de missile en décembre, la Corée du Nord n’est pas considérée à ce stade capable de frapper directement le territoire américain. Mais Pyongyang a menacé de s’en prendre à Guam et Hawaii et est en mesure de frapper en Corée du Sud et au Japon où sont respectivement stationnés 28.500 et 50.000 militaires américains. « Nous avons vu aujourd’hui une nouvelle déclaration de la Corée du Nord, qui brandit encore une fois une menace non constructive », a réagi du côté américain la porte-parole du Conseil national de sécurité, Caitlin Hayden, parlant d’une nouvelle déclaration provocante qui isole encore un peu plus la Corée du Nord du reste de la communauté internationale ». La multiplication des menaces inquiète au plus haut point la communauté internationale. La Russie s’est dite très préoccupée par la situation « explosive, à proximité de (ses) frontières en Extrême-Orient », tandis que la Chine, seul allié de poids de Pyongyang, a demandé à « toutes les parties concernées de garder leur calme et de faire preuve de retenue ». L’Union européenne a appelé Pyongyang jeudi à ne pas « alimenter les tensions » et à se « réengager » en faveur de la paix et de la sécurité en renonçant au redémarrage de son réacteur nucléaire de la centrale de Yongbyon. (COC)

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