Procès ex-direction casino de Namur – « Chacun y trouvait son compte et agissait en connaissance de cause »

(Belga) « Un climat de tension instauré par Joseph Khaïda a probablement existé mais tout le monde trouvait son compte dans ce système et agissait en connaissance de cause », a estimé le substitut Arnaud D’Oultremont mercredi devant le tribunal correctionnel de Namur, après huit semaines d’instruction d’audience dans le procès des anciens dirigeants du casino de Namur, membres du personnel, agents du fisc, etc. impliqués dans cette vaste fraude estimée entre 50 millions et 75 millions d’euros et qui s’est déroulée entre 1983 et 2004.

« Les personnes devant vous étaient des citoyens lambda, bien établis, avec un travail… Ils ont été grisés par cet appât du gain et se sont laissés entraîner. Certains ont passé cinq jours ou beaucoup plus en prison, c’est une expérience traumatisante », a admis le substitut. Mais vu la durée, l’ampleur de la fraude et le nombre de personnes impliquées, cette criminalité doit être sanctionnée sévèrement, considère-t-il. Pour lui, Joseph Khaïda (ancien directeur du casino jusqu’à ce qu’Armand, son fils, reprenne les affaires) avait beau avoir une forte personnalité, chacun savait qu’il participait à un système de fraude. L’achat du silence était important. « Dès 1983, des enveloppes ont été distribuées pour calmer la vindicte des gens qui avaient vu quelque chose ». Arnaud D’Oultremont a passé au peigne fin les différentes préventions (fraude fiscale, faux, blanchiment d’argent, vols de jetons, détournements, etc.), s’arrêtant plus longuement sur certains prévenus. Il estime par exemple qu’il y a assez d’éléments pour retenir les préventions d’organisation criminelle et d’association de malfaiteurs. (Belga)

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