Procès De Gelder – Le procès s’ouvre sur une suspension d’audience, puis reprend son cours

(Belga) Le procès de Kim De Gelder, qui devait s’ouvrir mardi matin par la composition du jury, a presque immédiatement été suspendu après qu’un des avocats des parties civiles, Kris Luyckx, eut déposé une requête visant à accorder aux parties civiles le même droit de récusation des jurés potentiels que le ministère public et la défense.

Kim De Gelder, les cheveux courts, pas rasé et portant un costume noir, a eu juste le temps de répondre au président de la cour d’assises de Flandre orientale, Koen Defoort, qui l’interrogeait sur son identité. Le jeune homme de 24 ans a marqué de courtes pauses d’environ cinq secondes entre chaque réponse. Kris Luyckx, un des avocats des parties civiles, a ensuite déposé des conclusions demandant à la cour à bénéficier du même droit de récusation des jurés potentiels que celui reconnu au ministère public et à la défense. Tant l’avocat général, Yves Van Den Berge, que l’avocat de la défense, Jaak Haentjens, se sont opposés à cette demande, qui n’est pas prévue par la loi. La cour est allée dans le même sens dans son arrêt intermédiaire, estimant qu’offrir ce droit aux parties civiles reviendrait à violer les droits de la défense en créant une inégalité. « Le législateur ne prévoit pas un droit de récusation pour les parties civiles. Cela ne représente en aucun cas une violation du principe d’égalité des parties. Si la cour en avait décidé autrement, cela aurait créé une inégalité pour la défense », a souligné le président. Le cours de la matinée a ensuite repris, avec les explications préalables à la composition du jury. Cent quatre-vingts personnes avaient été convoquées pour cette opération, soit le double de ce qui est prévu pour un procès normal. C’est la longueur présumée du procès -un mois si le planning est tenu- qui a incité à prévoir cette marge. Six suppléants, plutôt que deux habituellement, seront également désignés. Peu avant d’être emmené hors de la salle en raison de la suspension d’audience, Kim De Gelder a indiqué qu’il souhaitait encore dire « une série de choses », mais le président de la cour lui a répondu que la journée de mardi était consacrée à la composition du jury et qu’il aurait encore l’occasion de prendre la parole. L’avocat de l’accusé a quant à lui fait savoir à la presse, par un e-mail envoyé par son cabinet, qu’il ne donnerait aucune interview et ne ferait aucun commentaire par rapport à l’affaire ou au déroulement du procès durant les prochaines semaines, s’en tenant aux consignes édictées par les bâtonniers des différents barreaux de Flandre. Kim De Gelder comparaît pour l’assassinat de quatre personnes -Elza Van Raemdonck, 72 ans, Marita Blindeman, une puéricultrice de 54 ans, et deux bébés de la crèche Fabeltjesland à Termonde- et 25 tentatives d’assassinat. La question centrale du procès sera de savoir si Kim De Gelder était responsable de ses actes. Si le jury estime que non, il sera interné. Dans le cas contraire, Kim De Gelder risque la réclusion à perpétuité. (PVO)

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