Procès De Gelder – L’accusé répond volontiers sur son enfance, plus vague sur ses mobiles

(Belga) Kim De Gelder, qui comparaît devant la cour d’assises de Flandre orientale pour quatre assassinats et 25 tentatives d’assassinat commis en janvier 2009, a répondu pendant toute la matinée aux questions du président Koen Defoort sur son enfance, son adolescence et la préparation de ses crimes fin 2008 et début 2009. S’il a souvent répondu de bonne grâce aux questions sur son enfance et sa scolarité, il s’est fait plus vague sur ses mobiles, renvoyant à la fin de ce procès-ci ou à un procès suivant.

Le président Defoort est revenu avec Kim De Gelder sur l’enfance choyée, voire surprotégée, de l’accusé, sur ses problèmes de santé, sa scolarité parsemée de difficultés. Il a semblé rejeter sur ses parents des choix scolaires qu’il aurait ensuite subis (changement d’école ou d’orientation). Il leur reproche aussi de l’avoir empêché d’entamer des études de psychologie ou de droit à l’université. « Ils n’étaient pas convaincus de mes capacités », a-t-il commenté. Les études d’infirmier entamées faute de mieux ont tourné court. « Lors de votre stage, on vous a reproché un manque d’empathie, vous savez ce que c’est? « , l’interpelle Koen Defoort. « Bien sûr, c’est avoir de la compassion, j’en suis capable. J’en ai aussi pour les parties civiles. » Il a à de nombreuses reprises contredit des déclarations du psychologue qu’il a vu en prison et est également revenu sur ce qu’il avait dit lors de l’instruction. « A ce moment-là, entendiez-vous des voix? « , lui a ainsi demandé plusieurs fois le président. « Oh… Difficile à dire… Je ne sais pas si on peut dire que j’en souffrais… je ne sais pas. » Kim De Gelder a expliqué avoir caché à ses amis ses tendances dépressives, qui ont culminé avec une tentative de suicide -en se couchant sur les rails de chemin de fer- fin 2006. Plus tard, interrogé sur son choix de tuer plutôt des inconnus que des proches, Kim De Gelder a répondu: « Parce que les personnes qu’on connaît, qu’on aime bien, on ne les tue pas ». Il a détaillé les « scénarios » qu’il avait imaginés. « Je voulais d’abord tuer des personnes dans la rue, puis dans une crèche, une école maternelle, un hôpital, une maison de repos, un centre commercial, … » Il a indiqué avoir commandé un gilet pare-balles pour « se protéger des tirs et des coups de couteau quand (il va) faire ses courses ». Selon lui, la voie qu’il a suivie « était la seule possible ». Au moment d’aborder l’assassinat d’Elza Van Raemdonck, Kim De Gelder s’est fait plus hésitant, entrecoupant ses explications de « eeeuuuh ». Il avait indiqué juste avant n’avoir pas prévu de s’exprimer sur ces faits ce lundi et ne pas s’en souvenir très bien. L’audience a été suspendue à 12h45. Elle reprendra à 14 heures. (SLE)

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