Procès De Gelder – « Kim De Gelder ne peut pas être sanctionné » (avocat de la défense)

(Belga) Jaak Haentjens, l’avocat de Kim De Gelder, a présenté vendredi après-midi son acte de défense, dans lequel il a esquissé la ligne de défense suivie depuis qu’il a été commis d’office à la défense du jeune homme il y a quatre ans. Pour lui, Kim De Gelder n’était pas responsable de ses actes lorsqu’il a commis quatre assassinats et 25 tentatives d’assassinats. Il conteste par ailleurs la matérialité de trois des 25 tentatives d’assassinat. Kim De Gelder « n’a pas entendu, ni écouté » l’acte de défense de son avocat.

Deux jours avant de poignarder à mort Elza Van Raemdonc, 72 ans, Kim De Gelder était déjà venu dans la rue de la victime. Il avait tenté d’entrer chez une famille de trois personnes, absentes à ce moment-là. L’accusé doit répondre de tentatives d’assassinat sur cette famille, mais selon son avocat, l’élément matériel de l’infraction manque. Avant d’exposer une première fois les éléments qui lui permettent d’affirmer que son client est irresponsable, Jaak Haentjens a exhorté le jury à se montrer impartial et à se départir de toute idée préconçue. L’avocat a ensuite retracé le parcours de l’enfant jovial et ouvert devenu adolescent renfermé puis jeune adulte perturbé, s’isolant de plus en plus pour finir par ne plus avoir aucun contact quelques semaines avant les faits. Né, comme son frère et sa soeur, dans une famille dont les parents sont aimants et attentifs à l’éducation de leurs enfants, Kim De Gelder a commencé à inquiéter ses parents à l’adolescence. En 2004, il refuse de participer aux excursions lors des vacances familiales, se laisse pousser les cheveux et commence à s’habiller de noir. Une psychologue diagnostique alors une dépression et lui prescrit des médicaments. Mais la situation ne s’est pas améliorée. En 2005, une autre psychologue estime après quelques semaines de consultations que Kim De Gelder peut arrêter son traitement et que c’est la mère de l’accusé qui s’inquiète exagérément. En 2007, Kim De Gelder arrête ses études d’infirmier et multiplie les comportements bizarres. Il refuse tout contact physique, reste cloîtré dans sa chambre, prend les repas en tournant le dos à sa famille et exprime des idées suicidaires. Il affirme à ses parents être prêt à se faire hospitaliser sur base volontaire dans un hôpital spécialisé. Début octobre 2008, il emménage seul dans un appartement à Sinaai. Pour son déménagement, il décline toute aide et transporte ses affaires à vélo. Il coupe progressivement tout contact avec sa famille, son meilleur ami et ses collègues. Début janvier, il ne parle plus à personne. On est alors à quelques semaines des crimes qui lui sont reprochés. « S’il est irresponsable, il ne peut pas être sanctionné », a souligné son avocat, selon qui l’accusé souffre de schizophrénie paranoïde. Si le jury le suit, Kim De Gelder devrait être interné. Dans le cas contraire, l’accusé risque la réclusion à perpétuité. « Monsieur De Gelder, êtes-vous d’accord avec l’acte de défense présenté par votre avocat? « , a questionné le président Koen Defoort. « Pouvez-vous répéter la question? Non, je n’ai ni entendu, ni écouté, donc je ne sais pas », a répondu l’accusé. « J’avais dit que j’avais des chose à dire. Mon avocat m’avait promis que je pourrais m’exprimer aujourd’hui mais, visiblement, ce n’est pas le cas », s’est plaint Kim De Gelder. Le président lui a répondu qu’il aurait l’occasion de parler lundi au cours « de la discussion que nous aurons ». Lundi doit se tenir l’interrogatoire de l’accusé. L’après-midi s’était ouverte avec la lecture, pendant deux heures, de l’acte d’accusation retraçant les assassinats d’Elza Van Raemdonck, 72 ans, le 16 janvier 2009 à Vrasene, et ceux de Marita Blindeman, une puéricultrice de 54 ans, et de deux bébés de neuf mois, Corneel Vermeir et Leon Garcia-Arbesu, dans la crèche Fabeltjesland à Saint-Gilles-Lez-Termonde. Après l’acte de défense, les parties civiles ont mis le jury en garde, rappelant que Kim De Gelder avait à de nombreuses reprises menti et manipulé durant l’enquête. (MAJ)

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