Près de 180 victimes de la Landsbanki Lux attaquent les dirigeants de leur banque

(Belga) Près de 180 victimes de la Landsbanki Lux, une filiale luxembourgeoise de la banque islandaise Landsbanki et mise en liquidation judiciaire en octobre 2008, ont déposé plainte pour escroquerie lundi matin devant le juge d’instruction à Luxembourg contre les dirigeants de leur banque avec constitution de partie civile, ont annoncé mercredi à Bruxelles leurs avocats.

La plupart des victimes de cette faillite sont des retraités d’origine britannique propriétaires d’un bien immobilier dans le sud de la France ou en Espagne, et qui avaient souscrit à un programme bancaire dénommé « Equity Release », commercialisé en 2006, 2007 et 2008 alors que, dès mars 2006, la banque d’investissement américaine Meryl Lynch s’inquiétait de l’évolution des banques islandaises. Dans ce cadre, ces retraités, qui disposaient de faibles revenus, ont accepté que la banque leur prête un montant correspondant à la totalité de la valeur de leur bien immobilier. Ils n’en recevaient qu’une petite partie en cash et le reste était investi dans un porte-feuille de titres émis par la banque. « Au moment de l’opération, le banquier savait que son opération ne tenait pas la route », s’insurge Bernard Maingain, avocat belge des victimes. « Un rapport d’expertise émanant d’un dossier français actuellement à l’instruction le confirme. » « Aucun porte-feuille titre n’a produit les résultats escomptés », ajoute-t-il. Les victimes disposent également de témoignages selon lesquels les placements étaient orientés en fonction des commissions, et non dans l’intérêt des clients. Alors que des instructions sont en cours en France, en Espagne et en Islande, les avocats ne comprennent pas qu’aucune enquête pénale n’ait encore été initiée au Luxembourg. Les victimes invitent, elles, les responsables de l’Union européenne à prendre diverses initiatives pour soutenir ce dossier et « en tirer les conséquences qui s’imposent en termes de réglementation et de pratiques de contrôle ainsi que de poursuites pénales ». « Ce que nous avons enduré n’est pas éthique et a eu un effet dévastateur », a ainsi témoigné, émue, Lesley Milton, une des victimes. (VIM)

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