Premier procès pour génocide d’un Rwandais en France, un « bon signe » pour Kigali

(Belga) Le premier procès en France d’un Rwandais jugé pour son rôle dans le génocide de 1994, ouvert mardi, bien que tardif est un « bon signe », a estimé le ministre rwandais de la Justice, Johnston Busingye.

Le gouvernement rwandais issu de l’ex-rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) qui a mis fin au génocide en prenant le pouvoir, a longtemps critiqué la justice française pour son refus constant d’extrader les suspects qu’il réclamait et la lenteur des procédures en France. Ces refus et les interminables procédures ont durablement entretenu rancoeurs et soupçons, Kigali accusant la France d’avoir joué un rôle dans le génocide qui a fait quelque 800.000 morts, essentiellement issus de la minorité tutsi, entre avril et juillet 1994, en soutenant le régime hutu génocidaire de l’époque. « L’Histoire est en marche. Nous nous sommes toujours demandé pourquoi ça avait pris 20 ans (…) c’est tard, mais c’est bon signe », a déclaré lundi soir M. Busingye, interrogé sur l’ouverture à Paris du procès de Pascal Simbikangwa, 54 ans, ex-capitaine de l’armée rwandaise jugé pour complicités de génocide et de crimes contre l’humanité. Il a souligné que la France avait toujours « un grand nombre de suspects sur son territoire ». L’extradition « a toujours été notre option privilégiée », mais « nous avons toujours dit:+si vous ne pouvez pas, alors jugez-les+ ». Rompues en 2006 après la mise en cause par la justice française de proches du président rwandais Paul Kagame dans l’attentat qui a coûté la vie au président Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994, attentat considéré comme l’élément déclencheur du génocide, les relations diplomatiques ont été rétablies trois ans plus tard mais restent néanmoins empreintes de méfiance. (Belga)

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