Poutine donne un mois à l’Ukraine pour régler la question du gaz

(Belga) Le président russe Vladimir Poutine a donné jeudi un mois à l’Ukraine pour régler son différend avec Moscou sur le gaz, menaçant de passer d’ici-là à un système de prépaiement des livraisons.

« Nous allons patienter encore un mois. Mais si d’ici un mois il n’y a aucun paiement, alors, conformément au contrat, nous passerons au prépaiement », a dit M. Poutine lors d’une séance de questions-réponses télévisée. Le président russe Vladimir Poutine avait déjà évoqué cette menace la semaine dernière, sans fixer de délai. Kiev a accumulé 2,2 milliards de dollars en factures de gaz russe impayées, et refuse l’augmentation de 80% du tarif décidée début avril par Moscou. Passer à un système de prépaiement reviendrait de facto à couper le gaz à l’Ukraine, au risque de perturber les livraisons vers l’Union européenne comme lors des « guerres du gaz » de 2006 et 2009. Dans une lettre à 18 dirigeants européens, rendue publique le 10 avril, M. Poutine avait déjà mis en demeure les Européens d’assurer le paiement des milliards de dette de l’Ukraine faute de quoi leur approvisionnement serait menacé. Menace d’autant plus pesante pour l’Union européenne, que celle-ci importe le quart de son gaz de Russie, dont près de la moitié transite par l’Ukraine. Le président russe avait exigé des consultations pour mettre sur pied des mesures conjointes de stabilisation de l’économie de l’Ukraine et pour assurer les livraisons et le transit du gaz russe. Jeudi, dans une lettre adressée à Vladimir Poutine, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso a annoncé que l’UE acceptait de mener de telles discussions. « L’élément le plus dangereux est qu’il s’agit d’un transit par le territoire de l’Ukraine, avec laquelle nous avons des difficultés à nous mettre d’accord sur les questions énergétiques », a expliqué Vladimir Poutine, ajoutant espérer néanmoins qu’une solution pour assurer le transit du gaz pourrait être trouvée. D’autant que, selon lui, l’Europe ne peut pas cesser ses importations de gaz russe. « Ce n’est pas possible », a-t-il dit. (Belga)

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