Plus de 19 pc des jeunes enseignants quittent la profession lors de la 1re année de métier

(Belga) L’abandon du métier par les enseignants au cours de leurs cinq premières années de pratique est un problème connu. Une étude de l’UCL menée en collaboration avec l’ULB sur la trajectoire des jeunes enseignants francophones a tenté d’affiner les chiffres, de mieux définir les causes et de proposer des solutions. On y apprend ainsi que tous niveaux d’enseignement obligatoire confondus, 35 pc des profs quittent le métier endéans les 5 premières années de pratique. L’étude démontre que plus de la moitié de ces sorties précoces (19,1 pc) se déroulent lors de la première année. Trois types de facteurs expliquent cet état de fait.

Il y a tout d’abord des facteurs de contexte puisque le taux de sortie du métier varie selon le territoire où il est exercé et la fonction occupée. On remarque ainsi que Bruxelles est loin d’être le marché le plus difficile pour les enseignants débutants, au contraire même car c’est dans la région capitale qu’on note les trajectoires les plus stables durant la 1re année de métier. Autre facteur de contexte, les établissements scolaires et les pouvoirs organisateurs. Là, à l’inverse peut-être des idées reçues, on constate qu’avoir travaillé la première année dans une école dite « défavorisée » réduit très légèrement la probabilité de sortie. Des facteurs individuels entrent aussi en ligne de compte, tel le diplôme obtenu. On constate donc que le taux de sortie au cours des 5 premières années est près de trois fois plus important parmi ceux qui ne possèdent pas de diplôme pédagogique (61 pc pour 21 pc). Or, il faut savoir qu’un tiers des enseignants débutants ne possèdent pas de diplôme pédagogique. Enfin, il y a le facteur « conditions d’emploi ». Entrent ici en ligne de compte le moment de l’engagement, le temps de travail presté et les périodes d’activité. Les auteurs de l’étude dont les statistiques sont basées sur les données fournies par l’administration des personnels de l’enseignement entre 2005 et 2011 ainsi que sur celles de la banque carrefour couplées aux données des étudiants diplômés en 2002, proposent plusieurs pistes pour faire face au problème. Ils suggèrent notamment de réduire les retards d’attribution des postes et d’atténuer la césure entre les enseignants bénéficiants d’un statut prioritaire (nommés) et ceux qui n’en bénéficient pas. Ils conseillent aussi de développer une politique de formation de ceux qui ne disposent pas d’un diplôme pédagogique et d’améliorer la coordination entre pouvoirs organisateurs présents sur un même marché. Enfin, il faudrait, selon eux, prévoir une année sabbatique dans la carrière de chaque enseignant afin de lui permettre notamment de se former. Par ailleurs, les chercheurs postulent qu’engager annuellement 4.200 enseignants plutôt que les 4.800 repris aujourd’hui réduirait la précarité et l’instabilité des trajectoires des jeunes profs. (Belga)

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