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Pékin s’effondre petit à petit

Stagiaire Le Vif

Le pompage excessif des nappes phréatiques à Pékin est en train de faire s’effondrer toute la géologie située en dessous de Pékin qui est implanté sur des plaines arides. Selon une étude utilisant des images satellites, certaines parties de la ville, en particulier dans l’ouest, s’affaisseraient. Le district de Chaoyang, un quartier d’affaires très fréquenté, aurait dégringolé de onze centimètres l’année dernière.

Depuis de nombreuses années, Pékin, fort de ses 21 millions d’habitants, est l’une des villes qui consomment le plus d’eau sur terre. Cependant, la pression continue sur les nappes phréatiques a conduit les sols à bouger, se déformer et même s’affaisser, créant de nombreux risques pour les métros, les lignes à grande vitesse et les bâtiments.

Les dizaines de milliers de puits installés dans et aux alentours de la cité, la majorité étant utilisée pour l’agriculture et l’aménagement paysager, sont en cause. Même si l’état cherche à réguler l’utilisation et l’installation des puits, ses mesures ne sont que très rarement appliquées. « Il y a des règles, mais leur mise en oeuvre est très incertaine « , expliquait Ma Jun, le directeur de l’Institut des affaires publiques et environnementales à Pékin, dans le Guardian. Selon lui, les affaissements récents ne sont pas surprenants au vu de la croissance (trop) rapide dans des quartiers comme Chaoyang, dont la topographie a changé depuis le milieu des années nonante, avec l’apparition de gratte-ciels, d’un périphérique et de plusieurs voies de transport.

Une autre étude, datant de septembre 2015, démontre que le pompage des nappes phréatiques dans les zones qui se situent sous des lignes de trains à haute vitesse devrait être restreint et les puits interdits.

Pour remédier à l’épuisement des nappes phréatiques, Pékin avait inauguré, en 2015, un réseau de dérivation d’eau grâce à un ensemble de canaux et de tunnels. Cependant, pour les experts, il est encore trop tôt pour déterminer si oui ou non, ce réseau, de plus de 2 400km, permettra de recharger l’aquifère et ralentir l’affaissement des sols de la capitale chinoise.

D’autres villes dans le monde subissent aussi ce phénomène d’affaissement ou d’effondrement à cause du pompage excessif des sols, comme Bangkok, Mexico ou Jakarta.

Par F. Ca.

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