Ouverture du premier procès en France d’un Rwandais accusé de complicité dans le génocide

(Belga) Près de 20 ans après le génocide au Rwanda, la France, souvent accusée d’avoir soutenu le régime génocidaire, juge un ancien officier rwandais pour son rôle dans ce drame.

Pascal Simbikangwa, 54 ans, paraplégique et qui comparaîtra en fauteuil roulant, est jugé à partir de mardi pour complicité de génocide et de crimes contre l’humanité, accusé d’avoir incité, organisé et aidé, notamment en organisant des barrages et en armant les miliciens qui les tenaient, les massacres qui firent quelque 800.000 morts en 100 jours, entre avril et juillet 1994. Il avait été arrêté en octobre 2008 sur l’île française de Mayotte où il vivait sous une autre identité, pour une affaire de trafic de faux papiers. Alors qu’il était recherché par Interpol, la justice française a refusé son extradition vers Kigali, comme elle l’a toujours fait, et le juge donc elle-même aujourd’hui, en vertu d’accords avec le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). La France dispose en effet depuis 1986 d’une loi qui donne à sa justice « compétence universelle » lui permettant de poursuivre des personnes recherchées pour des faits de crimes contre l’humanité commis à l’étranger. Pascal Simbikangwa, un ancien capitaine, passé dans la police secrète après l’accident qui l’a privé de l’usage de ses jambes en 1986, nie en bloc les faits, pour lesquels il risque la perpétuité. Le procès, exceptionnellement filmé pour l’Histoire, doit durer six à huit semaines. Après la sélection du jury, la première journée sera consacrée au résumé des accusations et au début de l’interrogatoire de l’accusé sur son curriculum vitae. (Belga)

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