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« Onlit » : des livres exclusivement numériques

Jeune, belge et dynamique : une petite maison d’édition a fait le pari de ne publier que de la fiction exclusivement numérique. A vos tablettes !

Ne dites pas onne-laïte, ni onne-litte. Dites on-li, comme dans « on lit des livres »… Parce que c’était bien ça, le projet initial des ces deux lascars – et ce dès le départ, en 2006 : « Amener la littérature dans le quotidien des gens. » Aujourd’hui, six ans plus tard, Benoît Dupont, 33 ans, et Pierre de Mûelenaere, 34 ans – le duo bruxellois philosophe, journaliste, écrivain, musicien, libraire (un peu tout ça à la fois) fondateur d’Onlit -, se frottent les mains. Leur « première maison d’édition littéraire 100 % numérique en Belgique francophone » (chaque mot compte) a atteint son objectif : à son activité débutante de revue en ligne (Onlit Revue, totalement libre d’accès) s’est greffé, voici deux mois, un pôle de téléchargement payant (Onlit Books). Avec succès, apparemment : depuis février dernier, les trois premiers ouvrages mis en vente (entre 0,99 et 4,99 euros, selon la taille du fichier) ont été « downloadés » quelque 200 fois. Un quatrième livre, gratuit, celui-là, et destiné à lancer la manivelle, a atterri, via le Net, dans plus de 1 000 foyers. « C’est prometteur, estime Dupont, parce qu’on n’en est encore qu’au début de l’aventure des livres électroniques en Belgique. » Les rapports d’activité d’Onlit montrent en effet que 56 % des téléchargements l’ont été en France, où les lecteurs sont mieux équipés en liseuses, tablettes et smartphones que leurs voisins belges. Et comme il reste essentiel de battre le fer quand il est chaud, quatre nouveaux titres, tous commercialisés via l’ensemble des librairies en ligne (Amazon Store, iBooksStore, ePagine, Fnac, etc.) sont venus s’ajouter cette semaine au catalogue. Parmi eux, un roman, une longue nouvelle et deux recueils de petites histoires, signées par de jeunes auteurs belges, français et québécois. « On a pour but, désormais, de sortir quatre livres tous les deux mois. » Et pourquoi pas le vôtre ?

Car ainsi vont les choses : dès la mise en ligne de leur revue, où continuent à paraître essentiellement des « nouvelles de fiction contemporaine », les deux éditeurs ont été submergés de morceaux littéraires (plusieurs centaines par an !) proposés par des internautes écrivains tantôt connus (Nicolas Ancion, Patrick Delperdange…), tantôt nettement moins. « Les uns attirent les autres », constate Dupont. Le format privilégié correspondant à 8 000 signes, la lecture attentive de ces envois spontanés n’a jamais parue insurmontable aux associés d’Onlit : « Nous sommes très orientés « court ». C’est une longueur qui fonctionne parfaitement bien avec l’Internet. » Mais, si ce vivier de plumes ne fournit pas que des perles, loin de là, il favorise également le repérage des talents. « L’idéal, pour nous, c’est de tester un auteur sur un texte court, qui paraîtra dans Onlit Revue. Et puis, qui sait ? de lui confier la rédaction d’une oeuvre plus longue, reprise parmi nos Onlit Books. » Beaucoup d’appelés, peu d’élus, c’est la règle… Mais le site de la maison d’édition, comme toute bonne revue online, offre une interactivité qui permet notamment aux éditeurs de découvrir ce qui plaît le plus au public (c’est précieux pour ne pas promouvoir n’importe quoi !) et aux lecteurs, d’évaluer la prose d’un auteur via des extraits ou les commentaires critiques des autres usagers (préférable, avant d’en acheter les pages). Intimement relié à Facebook et à Twitter, le site d’Onlit, actif, donne aussi d’utiles conseils à ceux qui veulent se lancer dans la lecture numérique, sans tout à fait oser ni savoir par où commencer…

VALÉRIE COLIN

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