Nuisances des avions – Guerre d’associations contre le bruit des avions

(Belga) Pas moins d’une dizaine d’associations luttent contre les nuisances sonores occasionnées par l’aéroport national. Mais avec de sérieuses divergences. Le mouvement citoyen « Pas question » et l’ASBL Bruxelles Air Libre Brussel soutiennent activement l’action en cessation environnementale intentée par la Région bruxelloise à l’encontre du « plan Wathelet », dont les plaidoiries commencent jeudi. Une position qui révolte l’Union belge contre les nuisances aériennes (UBCNA) et plusieurs associations de l’Est de Bruxelles, ont-elle expliqué mardi à l’agence Belga.

Pour le gouvernement bruxellois comme pour Bruxelles Air Libre Brussel, qui s’est jointe en intervention volontaire à la procédure en justice, la suspension du plan s’impose. « Dans tous les pays du monde, on ne disperse pas les vols: on les concentre dans les zones les moins densément peuplées. Ceux qui habitent dans ces zones peuvent alors s’attendre à être survolés. La situation n’était pas parfaite avant le plan Wathelet, mais c’est pire aujourd’hui », dénonce Brigitte Buffart, la présidente de l’association bruxelloise. Antoine Wilhelmi, le fondateur du mouvement « Pas question », abonde dans le même sens. « Nous défendons le principe de l’attente légitime des citoyens qui n’étaient pas survolés précédemment. On ne peut pas soulager quelques quartiers comme Stockel à Woluwé-Saint-Pierre au détriment de milliers d’autres Bruxellois », soutient-il. « Parce que je suis survolée depuis 10 ans, je devrais m’y habituer? On ne s’habitue jamais », répond Peggy Cortois, la présidente de l’UBCNA. « L’Est de Bruxelles est bombardé par les avions depuis 2004. On m’accuse de ne défendre que l’Oostrand, mais il faut bien aider ceux qui souffrent le plus. Avant le plan dit Wathelet, qui est en fait une décision de l’ensemble du gouvernement, tous les partis francophones jugaient la situation intenable. Ou bien le politique concentre les vols, mais alors il exproprie les habitants concernés, ou bien il choisit de les répartir équitablement », s’insurge-t-elle. Frédéric Petit, bourgmestre de Wezembeek-Oppem et également président de l’ASBL Awacss (Association of Wezembeek-Oppem against Aircraft Contraventions to Silence and Security), partage le point de vue de l’UBCNA et d’autres associations comme Wake-Up Kraainem. « Le mouvement de Wilhelmi ne veut aucun survol de Bruxelles, ce qui n’est pas réaliste. Savez-vous qu’un avion qui survole Auderghem représente entre 60 et 65 décibels pour les habitants de cette commune, contre 75 décibels lorsqu’il passe au-dessus de Wezembeek-Oppem?  » L’Awacss s’est également jointe en intervention volontaire à l’action en cessation du gouvernement bruxellois, mais pour y soutenir les mesures dégagées par le pouvoir fédéral. De « Stop au survol de la Hulpe » à « Actie Noordrand », partout les associations fleurissent pour défendre les riverains contre les nuisances des avions. Seul objectif à ne pas les diviser: l’allongement du dispositif de nuit, voire la suppression complète des vols de nuit. D’après la présidente de Bruxelles Air Libre Brussel, sa tentative de créer une plate-forme commune n’a cependant jamais abouti. (Belga)

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