Nucléaire – « Pas d’objections fondamentales à la relance de Doel 2 et Tihange 3 »

(Belga) Il n’existe « pas de raison fondamentale » pour ne pas relancer les réacteurs nucléaires Doel 3 et Tihange 2, a affirmé jeudi matin sur la Première (RTBF) le nouveau patron de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN), Jan Bens. Mais les résultats de nouveaux tests sont attendus avant de remettre en activité les deux réacteurs, à l’arrêt depuis la découverte de micro-fissures dans leurs cuves.

M. Bens, qui vient de succéder à Willy De Roovere à la tête l’AFCN, se veut moins alarmiste que son prédécesseur. Ce dernier avait créé la surprise en décembre, en jugeant « très difficile à cette époque » d’accepter le risque de catastrophe nucléaire. Interrogé sur ce risque, Jan Bens n’a pas voulu donner son appréciation personnelle, préférant « se focaliser sur sa mission », qui consiste notamment à mettre en place des mesures de précaution. Les décisions stratégiques appartiennent au gouvernement, a-t-il dit. Il a également botté en touche à la question de savoir s’il était pro-nuclaire, comme le lui reprochent les écologistes. Pour Ecolo et Groen, désigner Jan Bens, un ancien directeur de la centrale de Doel, à la tête de l’AFCN constitue un « signal catastrophique pour l’indépendance » de cet organe de contrôle. « Pendant les 5 dernières années, je n’ai plus mis les pieds en Belgique, et certainement pas dans l’industrie », s’est toutefois défendu l’intéressé, qui rappelle avoir « travaillé aussi dans les renouvelables ». S’il ne se prononce pas sur le choix du nucléaire, M. Bens ne semble en tout cas pas y voir de risque inacceptable. Questionné sur les leçons de Fukushima, il souligne que « la vraie catastrophe, c’est le tsunami qui a fait 25.000 morts » (et qui a précédé l’accident nucléaire). Cette approche se reflète dans son appréciation de la situation à Doel et Tihange. Les études réalisées par Electrabel avec l’assistance d’experts internationaux n’ont pas permis de déceler d’objection fondamentale à la relance des réacteurs, a-t-il souligné. L’AFCN attend néanmoins que l’opérateur conduise de nouveaux tests avant de donner son feu vert à la relance. (MUA)

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