Musharraf veut « libérer » le Pakistan du terrorisme

(Belga) L’ancien chef militaire et président pakistanais Pervez Musharraf, qui compte se présenter en mai aux élections dans son pays, a affirmé qu’il voulait « libérer » le Pakistan du terrorisme, dans un entretien mis en ligne samedi sur le site internet du magazine Der Spiegel.

« De mon temps, le Pakistan était un pays émergent à l’économie florissante. Et le terrorisme n’était pas un aussi grand problème que maintenant. La réussite dans ces deux domaines politiques est la clé pour faire du Pakistan un pays stable et sain. Je veux remettre le Pakistan sur la voie de la prospérité et le libérer du terrorisme », a-t-il expliqué. M. Musharraf, qui avait pris le pouvoir par un coup d’État en 1999 et l’avait quitté en 2008, doit faire son retour dimanche à Karachi, après un exil de cinq ans pour échapper à des mandats d’arrêt le visant. Il a annoncé vouloir participer aux élections générales du 11 mai, historiques car le gouvernement civil vient de terminer une législature complète de cinq ans, une première dans ce pays à l’histoire jalonnée de putschs. L’ex-président reproche à l’équipe en place d’être responsable du déclin du pays depuis son départ. « En 2007, j’avais une cote de popularité de 78%. J’ai donc eu beaucoup de succès pendant huit ans. Tous les indicateurs économiques et sociaux montraient que le Pakistan était un pays en développement (…) Les cinq dernières années ont été en revanche un échec sur toute la ligne », argumente-t-il. M. Musharraf s’est également exprimé sur les relations avec les Etats-Unis et notamment sur l’opération menée par des forces spéciales américaines sur le territoire pakistanais pour tuer Oussama ben Laden. « La façon dont cela s’est déroulé n’était pas appropriée. Aucun pays n’a le droit de violer la souveraineté d’un autre comme les Etats-Unis l’ont fait dans ce cas-là », a-t-il jugé. L’élimination du chef d’Al-Qaïda était « certainement un succès, mais c’est un succès qu’auraient pu réussir les forces de sécurité pakistanaises », a-t-il estimé. Il a aussi affirmé ne pas craindre pour sa vie, après les menaces de groupes islamistes proches des talibans. « Au cours des douze dernières années, les terroristes ont essayé à plusieurs reprises de m’envoyer en enfer. Sans succès. Il n’y arriveront pas plus à l’avenir (…), la chance est du côté des courageux », a-t-il conclu. (DEL)

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