Mobilité – La tuyauterie linguistique plombe la réalisation du RER sur la ligne Bruxelles-Nivelles

(Belga) La mise à quatre voies de la ligne 124 entre Bruxelles et Nivelles, à hauteur d’Uccle, est actuellement compromise à la suite de deux décisions de la dixième Chambre (flamande) du Conseil d’Etat qui a annulé à deux reprises le permis de bâtir délivré par la Région bruxelloise.

Motif invoqué: le projet concerne indirectement la Région flamande parce qu’une petite partie de la gare de Linkebeek non directement concernée par les travaux est située sur son territoire. Les documents officiels de l’enquête publique auraient donc être de ce fait présentés uniquement en néerlandais à Bruxelles. Le ministre-président bruxellois Charles Picqué s’est dit consterné. Selon le cabinet de M. Picqué interrogé mardi, le tronçon en question est très précisément long de 1307 mètres situés exclusivement sur le territoire de la Région bruxelloise entre la rue des Bigarreaux et la limite la séparant de la Région flamande. La gare de Linkebeek, située dans sa plus grande partie en Région bruxelloise, est concernée par le permis, à ceci près que la partie de cette infrastructure située en Flandre ne subira nullement de transformation dans le cadre de la mise à quatre voies. Cela n’a pas empêché la dixième chambre (flamande) du Conseil d’Etat d’annuler à deux reprises le permis demandé par Infrabel et délivré par le fonctionnaire-délégué de la Région bruxelloise, à la suite du recours, en 2008, d’un particulier néerlandophone qui avait émis des doutes sur la régularité de la procédure dès lors que les documents de l’enquête publique n’avaient pas été rédigés dans les deux langues. Le Conseil d’Etat est allé plus loin, exigeant que les documents soient rédigés et présentés exclusivement en néerlandais. Relancer la procédure de demande de permis prendrait des mois, voire davantage. (BENOIT DOPPAGNE)

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