Manuel Valls sous le feu des critiques après l’expulsion d’une Rom

(Belga) Le ministre socialiste de l’Intérieur Manuel Valls, responsable politique préféré des Français, essuyait mercredi un feu nourri de critiques venues de son propre camp qui l’accuse de souiller les « valeurs » de la gauche après l’expulsion au Kosovo d’une collégienne rom.

L’affaire fragilise, sinon le ministre lui-même, la cohésion de la majorité gouvernementale au moment où le président François Hollande a déjà atteint un record historique d’impopularité dans les sondages avec moins d’un quart d’opinions favorables. Tenant d’un « blairisme » à la française qui passe mal dans les rangs du Parti socialiste, Manuel Valls, 51 ans, avait déjà choqué en septembre une partie de la gauche en mettant en cause la capacité et la volonté de s’intégrer des 20.000 Roms vivant en France. Il avait alors été accusé de brader l’idée, chère à la gauche française, que chacun peut devenir français quelle que soit son origine ou sa religion. François Hollande, soucieux de répondre aux attentes d’une société française qui sympathise de plus en plus avec les thèses de l’extrême droite, a toujours soutenu son ministre et son discours de fermeté. Il ne s’est pas encore prononcé sur la nouvelle affaire qui met en cause le « premier flic de France ». La polémique a éclaté avec la révélation cette semaine par une association militant contre les expulsions d’enfants scolarisés, le Réseau éducation sans frontières (RESF), de l’arrestation le 9 octobre de Leonarda, une Rom kosovare de 15 ans, en pleine sortie scolaire. Selon RESF, la collégienne, qui faisait l’objet avec ses parents et ses cinq frères et soeurs d’une obligation de quitter le territoire, a été interpellée dans l’est de la France par la police alors qu’elle se trouvait avec ses camarades dans un car scolaire. La polémique a pris d’autant plus rapidement qu’elle illustre les tiraillements de la gauche dont les « valeurs » d’accueil et d’humanisme à l’égard des étrangers sont mises à mal par l’exercice du pouvoir et la difficulté à accepter réfugiés, sans-papiers et autres étrangers en temps de crise et de chômage élevé. (Belga)

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