Des partisans du Hezbollah défilent dans la région de Marjayoun, au sud du Liban, près de la frontière israélienne. © Aziz Taher/reuters

Tunisie et Liban : la désillusion

Deux scrutins attendus depuis longtemps et, au bout du compte, le même désenchantement. Aux élections municipales en Tunisie, les premières depuis la révolution de 2011, les listes indépendantes se sont taillé un beau succès, au détriment du parti au pouvoir Nidaa Tounes et de son  » allié  » islamiste Ennahda, qui désormais le dépasse. Mais avec un taux d’abstention de 64 %.  » Dans la banlieue de Tunis, où j’étais observateur, la participation des jeunes oscillait entre 5 et 15 %, témoigne Fethi El Hadjali, du comité belge de vigilance pour la démocratie en Tunisie. Cela témoigne d’un échec total du monde politique et d’un manque criant de perspectives.  » Au Liban, qui n’avait plus renouvelé son Parlement depuis 2009, la formation du Premier ministre Saad Hariri (sunnite) a subi une grosse claque, au profit de l’alliance formée autour du Hezbollah (chiite), ennemi juré d’Israël, et du parti du président Michel Aoun (droite chrétienne). Le taux d’abstention était également élevé (50 %), face à une classe politique figée dans ses divisions communautaires. Le quotidien al-Joumhouria s’interroge :  » Les peuples ont mené des révolutions et sont entrés dans des guerres qui ont duré des années pour atteindre le changement. Mais lorsqu’on nous donne le pouvoir de changer les choses sans verser une goutte de sang, avec seulement une goutte d’encre, nous n’utilisons pas ce droit incroyable.  »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire