A Lubbeek, Theo Francken s'avance déjà en conquérant. © Alexis Haulot

Pourquoi regagner Lubbeek en octobre sera une formalité pour Theo Francken

Pierre Havaux
Pierre Havaux Journaliste au Vif

Theo Francken, bourgmestre empêché, remettra son titre en jeu en octobre. Une formalité : CD&V et Open VLD se résignent à ramasser les miettes.

Sauf imprévu, il a tué tout suspense. Il lui suffira de paraître sur le ring électoral pour vaincre. Face à Theo Francken, ses adversaires sont quasi déjà dans les cordes. Welkom in Lubbeek, 15 000 âmes implantées à moins de dix kilomètres à vol d’oiseau de Louvain. Commune de nantis, où les villas sont plutôt la norme et d’ailleurs prisées par les cambrioleurs.  » Ici, celui qui chôme est un paresseux « , glisse un habitant, tant le taux de chômage vole bas (3 à 4 %). C’est la Flandre qui gagne, qui prospère et qui a peur pour ses biens. Ce dimanche 28 janvier, elle était fidèle au rendez-vous fixé par la N-VA locale pour adresser ses bons voeux. Autour des mange-debout drapés de jaune et de noir, coupe de champagne à la main, on est venu boire les paroles de l’équipe aux affaires, et de la coqueluche du coin : Theo Francken, bourgmestre empêché pour cause de fonction à l’Asile et la Migration, tête de liste toute désignée aux prochaines communales et sans rival capable de lui contester sérieusement son titre en octobre.

Face à Francken, on s’avoue vaincu

On ne résiste plus à Theo Francken, on s’incline.  » Que voulez-vous faire face à lui ?  » soupire John, militant CD&V blanchi sous le harnais.  » Il plaît aux jeunes, il est sur les réseaux sociaux, il tweete, il fait ce qu’il dit.  » Trop fort.  » Les gens vont voter pour lui en pensant à ce qui se passe au niveau fédéral plutôt qu’aux enjeux locaux. C’est très frustrant « , peste Pascale Alaerts, tête de liste Open VLD.

A Lubbeek, les libéraux ont fait seuls la loi durant trente ans. Jusqu’à l’irruption au scrutin de 2012 de la N-VA, passée de 0 à 7 sièges, devenue première formation politique juste devant le CD&V, tombé de 8 à 6 sièges. Depuis, avec l’appoint de deux dissidents libéraux, ces deux-là gèrent la commune comme larrons en foire.  » Entre nous et la N-VA, c’est une opération win-win « , nous confie Paul Duerinckx, premier échevin, tête de liste CD&V et candidat bourgmestre pour la forme.  » Un exemple ? La N-VA a obtenu le retrait des portraits royaux de la salle du conseil communal, en échange nous avons conservé un syndicat des agents communaux que les nationalistes voulaient liquider. Ici, la politique de la rue de la Loi, c’est loin.  »

Les portraits royaux ne sont pas près de quitter les caves de la maison communale. A quoi bon changer une formule qui gagne ? Au CD&V, Paul Duerinckx est partant.  » L’alliance N-VA – CD&V est la meilleure solution pour Lubbeek, les gens sont contents de la gestion, l’ambiance est excellente entre partenaires. Notre voeu le plus cher est de poursuivre.  » Pour peu que l’électeur y consente.  » Je serai content si le CD&V conserve ses six sièges. La liste tirée par Theo Francken devrait en décrocher neuf « , suppute John. A la N-VA, on a les crocs :  » Nous irons aux élections avec une liste très forte et populaire. Nous visons douze sièges. La majorité absolue : pourquoi pas ?  » lance Raf De Canck, président de la section locale. Merci qui ? Merci Theo, 1 349 voix de préférence aux communales de 2012.  » Attention, il va tout de même falloir convaincre les électeurs qui pourraient se dire : à quoi bon voter pour lui puisqu’il restera au gouvernement fédéral ?  » prévient le mandataire N-VA.

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