Liu Xia montrant une photo de Liu Xiaobo, prix Nobel de la paix 2010, décédé en 2017 après avoir été emprisonné : le combat d'une vie. © Petar Kudjundzic/reuters

Sortir de l’oubli une dissidente chinoise

En juillet 2017, le prix Nobel de la paix 2010 Liu Xiaobo, condamné un an plus tôt à onze années de prison pour subversion, meurt d’un cancer dans un hôpital chinois après s’être vu refuser un traitement à l’étranger. Jusqu’à ce jour, son épouse Liu Xia, poétesse et photographe, est assignée à résidence sans accusation et sans procès. C’est à cette figure de la dissidence chinoise que la musicienne et comédienne belge Catherine Blanjean rend hommage dans Liu Xia. Lettres à une femme interdite (éd. François Bourin, 144 p.). A travers une suite de missives envoyées sans espoir de lecture et le récit des démarches de l’auteure pour appréhender un quotidien comparé au sort des  » femmes que l’on emmurait vivantes au Moyen Age « , se dévoile la figure de Liu Xia, amoureuse, atypique, fragile, courageuse…  » Ce qu’elle offre vient de loin au fond d’elle-même et pour que cela puisse sortir avec tant de force et de clarté, il a fallu que beaucoup de batailles aient déjà fait rage à l’intérieur « , observe Catherine Blanjean, qui voit en elle  » l’exact antidote à ce régime totalitaire et mortifère  » chinois. Malgré quelques digressions superflues, Liu Xia. Lettres à une femme interdite est aussi un intéressant témoignage sur la difficulté de mener, depuis un coin perdu de la campagne hesbignonne belge, un combat pour la liberté d’une personnalité, si éloignée et si étrangère.  » Je suis hantée par cette phrase que tu aurais dite : « Cela ne m’aide pas qu’on pense à moi » « , reconnaît Catherine Blanjean. La parution de ce livre attachant prouve qu’elle a eu raison de ne pas céder au découragement.

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