" Le socialisme ne peut être ressuscité que sous une forme postmarxiste ", assure Axel Honneth. © BELGAIMAGE

Sauver le socialisme

La religion comme force éthique semble avoir l’avenir devant elle, le socialisme, en revanche, est désormais perçu comme une réalité dépassée.  » Face à ce lucide et cruel constat, le philosophe et sociologue allemand Axel Honneth, dans L’Idée du socialisme (Gallimard, 186 p.), propose une  » tentative pour libérer le socialisme des scories d’une structure de pensée enracinée dans le xixe siècle (et la révolution industrielle), et lui donner un contenu approprié à notre présent « . Son diagnostic est que le socialisme a continué à concevoir le combat pour la liberté uniquement dans le champ de l’activité économique et qu’il a été incapable d’anticiper le nouvel état social de nos sociétés. Il est donc nécessaire, selon lui, de  » déterminer lequel de ces trois principes d’organisation – par le marché, la société civile ou l’Etat démocratique de droit – est le mieux à même de réaliser la liberté sociale dans la sphère économique  » et d’étendre cette idée de liberté sociale à d’autres domaines, notamment les relations personnelles et  » la formation démocratique de la volonté « . Fort de son analyse approfondie, Axel Honneth invite dès lors les socialistes de demain à  » chercher dans l’élargissement de la communication sociale une manière de dépasser l’opposition entre la liberté individuelle et la solidarité « , parce que le socialisme n’est plus seulement aujourd’hui l’affaire des salariés.

Gérald Papy

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