Nicolas Sarkozy avec Mouammar Kadhafi lors de la visite du dirigeant libyen en France en 2007. © Stevens Frederic/isopix

Sarkozy rattrapé par l’argent de Kadhafi

L’ancien président français Nicolas Sarkozy a été entendu, en garde à vue, toute la journée du 20 mars par la police judiciaire de Nanterre, près de Paris, dans le cadre du dossier de financement présumé illicite de la campagne électorale présidentielle de 2007. L’enquête avait été ouverte en avril 2013 après la publication par le site d’information Mediapart d’un document libyen faisant état du transfert d’argent à destination de l’entourage du futur président français, alors ministre de l’Intérieur. Les soupçons se basent aussi sur le témoignage d’Abdallah Senoussi en 2012 devant la Cour pénale internationale attestant un financement par Mouammar Kadhafi, son beau-frère ; sur celui du marchand d’armes franco-libanais Ziad Takieddine qui a affirmé, en novembre 2016, avoir fait parvenir trois valises d’argent au ministère ; sur les carnets de l’ancien ministre libyen du Pétrole, Choukri Ghanem, décédé dans des circonstances suspectes à Vienne en 2012 ; et, enfin, sur un rapport de l’Office central français de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, qui détaillerait le circuit de l’argent au sein de l’équipe de campagne de Sarkozy. L’ancien président français a toujours nié un quelconque financement par la Libye. Il s’était rapproché de Mouammar Kadhafi à la faveur de la réintégration de celui-ci dans le giron de la communauté internationale après avoir renoncé à son programme d’armement chimique, biologique et nucléaire en 2003. En 2011, il avait cependant pris la tête de la coalition occidentale qui devait stopper la répression par le régime de la révolte populaire de l’est du pays et qui allait finalement aboutir au renversement et à la mort de Kadhafi.

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