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À Nivelles, la nécessité de revitaliser les chancres urbains

Le Vif

Nivelles est une ville entourée d’une couronne verte et elle entend bien le rester ! D’ici à 2030, son développement se fera donc essentiellement au travers de la reconversion de ses multiples sites industriels désaffectés…

Après le relooking récent de la Grand-Place, les autorités locales souhaitent s’attaquer à un autre élément du paysage nivellois : ses sites industriels désaffectés.

En transformant ces chancres, la Ville améliore son image tout en répondant à ses besoins en matière de développement.  » Il y a actuellement à Nivelles des dents creuses, à savoir des espaces non bâtis, et des dents cariées, soit des anciens sites industriels souvent pollués « , énumère le bourgmestre Pierre Huart.  » La démarche est déjà en cours mais notre objectif pour les prochaines années est d’abord de dépolluer ces lieux puis de les reconvertir en logements, sans que cela devienne pour autant des sites monofonctionnels.  »

Nivelles tient en effet à conserver une large offre de services et ce n’est pas un hasard si elle en est si bien pourvue aujourd’hui.  » La Ville a toujours été pionnière en matière de charges urbanistiques « , explique le bourgmestre.  » Nous veillons à ce que les promoteurs incluent dans leurs projets des infrastructures publiques comme des crèches, écoles, etc. La mobilité est également très importante et il n’est pas question de développer des sites sans qu’ils soient accessibles et s’intègrent au reste de la ville.  »

Cette politique est déjà appliquée aux quelques projets en cours, dont plusieurs se termineront dans les prochaines années. On peut notamment citer les Résidences Duvieusart qui sont en train de prendre place à l’entrée du centre-ville, dans les anciennes brasseries éponymes abandonnées depuis plusieurs décennies. Le site est en pleine reconversion et accueillera à l’avenir une crèche et quatre bâtiments de logements distincts. A plus long terme, d’autres quartiers et sites d’habitation remplaceront les principaux chancres du centre de Nivelles, comblant le profil dentelé de la ville. C’est le cas de l’îlot Saint-Roch, un projet d’environ 200 logements qui devrait s’implanter sur une friche de trois hectares désaffectée depuis 1989 et située à deux pas de la collégiale. L’accent sera mis sur la durabilité et l’aspect vert du quartier, mais aussi sur la mobilité douce avec des parkings en sous-sol. Et puis, les infrastructures ne seront pas oubliées, avec des espaces dédiés aux services et aux commerces, une aire de jeu et un potager partagé.

Plus de 1 000 logements au val de Thines

Encore un peu plus dans le centre-ville, le site des Conceptionnistes va, lui aussi, renaître. Jusque dans les années 1980, on y trouvait un bâtiment qui a été rasé, laissant la place à un terrain vague faisant office de parking. Dans les prochaines années, plusieurs bâtiments sortiront de terre et formeront un complexe multifonction avec du logement, du parking, des commerces et une nouvelle polyclinique plus grande que l’actuelle.

Près de la gare RER, la Ville travaille main dans la main avec les promoteurs du val de Thines, un ambitieux projet implanté sur l’ancien site industriel Arjo Wiggins/Idem Papers. Les autorités locales oeuvrent en amont avec les constructeurs pour éviter les refus et recours, mais également pour veiller à la mixité du site. Dans le cas du val de Thines, on retrouvera une salle de sport, des commerces de proximité, de l’horeca mais également une école communale. Le logement restera toutefois au coeur du projet, avec entre 1 000 et 1 200 habitations prévues pour répondre à l’évolution démographique qui touche non seulement Nivelles, mais aussi plus largement la Belgique.

Les projets comme le val de Thines répondent donc à une vraie demande, mais la Ville surveille de près leur développement et leur adéquation avec ses propres exigences.  » Nous veillons à la diversité des logements afin que Nivelles conserve un tissus social varié, souligne Pierre Huart. Les promoteurs veulent essentiellement construire des appartements, mais les jeunes ménages sont demandeurs de s’implanter dans des maisons. C’est pourquoi les Habitations sociales du Roman Païs ont mis en place, sur le site des Chabotes, un projet d’une quarantaine de logements qui seront vendus à des prix plus accessibles.  » En dehors de ces zones, il reste également d’autres sites creux ou désaffectés et actuellement vierges de tout projet. On ne sait, par exemple, pas encore ce que deviendra l’ancien couvent des Récollets, vendu au début de l’année au promoteur Lixon.

D’ici à 2030, Nivelles n’entend pas radicalement changer de visage, mais devrait conserver ses points forts comme sa diversité de population et de services tout en tirant un trait sur ses chancres. Comme le précise Pierre Huart,  » il existe des zones d’aménagement communal concertées (Zacc) mais le développement de la ville se concentre d’abord sur les sites industriels. Les villages aux alentours de Nivelles ne font pas non plus l’objet de gros projets, car notre volonté est de préserver sa couronne verte.  »

Par Marie-Eve Rebts.

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