» Quand les choses sont claires, on a l’esprit tranquille « 

Il y a cinq ans, l’absence de statut n’a pas empêché Filip et Hilde de s’engager dans l’accueil familial de longue durée… Ils sont ravis d’avoir enfin une reconnaissance officielle !

Lorsque leurs propres enfants ont atteint l’âge adulte, Filip et Hilde ont trouvé dans leur coeur et dans leur maison le temps et la place d’accueillir un enfant en difficulté. Aujourd’hui âgée de 8 ans, leur fille d’accueil vit chez eux en permanence depuis 5 ans. Ses parents biologiques ont complètement disparu du paysage, mais elle entretient encore des contacts téléphoniques avec sa grand-mère deux fois par semaine.

 » Nous trouvons très important que ce lien soit maintenu, précise Hilde. La probabilité qu’elle puisse un jour retourner vivre dans sa famille biologique est minime, mais nous tenons à ce qu’elle connaisse ses origines. Plus tard, elle voudra savoir qui elle est et d’où elle vient… et quelqu’un devra pouvoir lui fournir les pièces du puzzle.  »

Relation houleuse

Au cours des premières années, lorsque la petite voyait encore sa grand-mère une fois par mois, ses parents d’accueil se sont souvent vu reprocher ses tenues et ses coiffures, ce qui provoquait régulièrement des discussions.  » Le statut officiel clarifie les choses et nous apporte donc une certaine sérénité, explique Filip. Nous sommes aujourd’hui libres de prendre les décisions quotidiennes, même si nous allons évidemment continuer à tenir compte de l’avis de la grand-mère – en premier lieu pour le bien de notre fille d’accueil, qui n’a rien à gagner à ce que nous nous disputions.  »

La famille biologique conserve toutefois le droit de prendre les décisions majeures – celles qui touchent à la santé, à l’éducation, à la formation, aux convictions philosophiques, etc. Pour Hilde et Filip, décider en concertation avec la grand-mère si leur fille d’accueil serait baptisée ou ferait sa première communion relevait toutefois de l’évidence.

Des limites floues

 » Imaginez toutefois que mamie exige que sa petite-fille reçoive une alimentation végétalienne « , commente Hilde.  » Et quid de sa formation ? , enchaîne Filip. Il y a là toute une série de décisions qui nous tiennent à coeur : le choix du réseau scolaire, de l’établissement lui-même, de l’orientation, les éventuels changements. Où s’arrête le quotidien ? Où commence l’important’ ? Cette distinction devra être clarifiée sur le terrain… mais j’ai pleine confiance dans les services de placement qui aident les familles biologiques et les familles d’accueil à passer des accords et assurent la médiation en cas de discussion.  »

Texte An Swerts

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