Papa, lis-moi une histoire !

Quand papa lit des histoires, il ne le fait pas tout à fait comme maman… mais il ne s’en sort pas moins bien pour autant ! Tout au plus pourrait-on regretter qu’il ne se prête pas plus souvent au jeu, car les garçons, en particulier, ont tout à gagner à ce que leur père s’investisse dans leur éveil à la lecture.

Raconter des histoires aux enfants dès leur plus jeune âge contribue à leur instiller très tôt le goût de la lecture… et c’est important, puisque les petits qui aiment lire le feront aussi mieux et plus souvent. D’après les chercheurs, cela contribue en outre à leur développement social et émotionnel, améliore leur orthographe, développe leur vocabulaire et facilite l’apprentissage non seulement de la lecture elle-même mais aussi du calcul.

Bien des parents aussi sont convaincus de l’importance des livres.  » Pourtant, ils sont souvent étonnés d’apprendre que ce sont eux qui influencent le plus l’apprentissage de la lecture chez leur enfant, avant même les enseignants « , commente Tine Kuypers de l’asbl Iedereen Leest. Et ce message semble encore plus important pour les papas que pour les mamans.

Peu de modèles masculins

Diverses études laissent entendre que les papas sont généralement un peu moins impliqués que les mamans dans l’éveil à la lecture.  » Globalement, ils lisent moins souvent des histoires à leurs enfants et parlent moins avec eux de leurs lectures. Ils les emmènent aussi moins à la librairie ou à la bibliothèque, ils leur conseillent et leur offrent moins de livres… et ils leur montrent aussi moins souvent l’exemple en se plongeant eux-mêmes dans un roman.Et plus globalement,les garçons n’ont guère de modèles masculins, souligne Tine Kuypers. En-dehors du cadre familial, l’apprentissage de la lecture est principalement affaire de femmes, puisque celles-ci sont largement majoritaires dans les garderies, les écoles et les bibliothèques et contribuent ainsi à donner à la lecture l’image d’une activité ou d’un passe-temps très féminin. Pourtant, les garçons ont besoin d’être encouragés à lire encore plus que les filles, car des études telles que PISA et PIRLS montrent clairement que leurs aptitudes dans ce domaine sont globalement un peu plus faibles, qu’ils lisent moins régulièrement et qu’ils y prennent aussi moins de plaisir…  »

Varier les styles

D’un point de vue purement technique, les papas ne lisent évidemment pas moins bien que les mamans… mais des recherches révèlent qu’ils le font autrement.  » Ils adoptent souvent un ton plus adulte, utilisent des mots plus compliqués et sont plus enclins à imaginer des récits parallèles, illustre Tine Kuypers. Les mamans, elles, auraient davantage tendance à différencier les voix en fonction des personnages, à accompagner le récit de gestes et à s’attarder sur son sens. D’autres études affirment que les papas font davantage de la lecture un vrai spectacle, tandis que les mamans ont souvent une approche plus scolaire.  »

C’est justement pour cela que les deux parents apportent chacun leur contribution unique à l’éveil à la lecture. Comme le dit la maxime, la variété est le sel de la vie. L’alternance de styles qui intervient lorsque les deux parents lisent des histoires ne peut donc que renforcer le goût des livres chez leurs enfants !  » Peu importe finalement que les partenaires se renforcent ou se complètent, conclut Tine Kuypers. Faites la lecture à vos enfants à votre manière : l’important, c’est de le faire… et le plus souvent possible.  »

Texte An Swerts

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