Olivier Maingain, président de DéFI. © BELGAIMAGE

Communales 2018 : à Woluwe-Saint-Lambert, Maingain bourgmestre, mais pas que

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

« Je ne m’ennuie jamais », répète volontiers Olivier Maingain. Et pour cause : le mayeur est aussi député fédéral et président de parti. Mais il assure vouloir se consacrer  » entièrement  » à sa commune s’il est réélu en octobre. Promis juré ?

Quand Olivier Maingain détaille ses priorités aux prochaines communales, le président de DéFI et bourgmestre de Woluwe-Saint-Lambert ne s’attarde pas sur les enjeux électoraux dans sa propre commune.  » Ce n’est pas à Woluwe-Saint-Lambert qu’on doit progresser, mais dans les communes du nord de Bruxelles, à Anderlecht, Molenbeek ou ailleurs « , explique Maingain, qui peine à faire de son parti une force qui compte au nord-ouest du canal. A Woluwe-Saint-Lambert, commune résidentielle située à l’est de Bruxelles, le scrutin d’octobre ne risque pas de chambouler la donne politique : DéFI devrait conserver, voire renforcer sa majorité absolue. En 2012, la liste du bourgmestre a remporté près de 56 % des voix, soit 24 sièges sur 37. C’est 8 % de plus qu’en 2006 avec le MR.

Olivier Maingain règne sans partage sur la commune, même si le collège actuel compte, outre les élus DéFI, des libéraux exclus du MR en 2012, des indépendants et un échevin CDH en charge de l’urbanisme. L’ère Maingain – bientôt douze ans – est pourtant brève si on la compare à celle de ses prédécesseurs : Donald Fallon (PSC) a régné sur Woluwe-Saint-Lambert pendant trente ans (1947-1977), et Georges Désir (FDF) les trois décennies suivantes. Face à un DéFI ultradominant, la concurrence politique actuelle est faible : minée par des bisbrouilles internes, la section locale du MR peine à jouer son rôle de première force d’opposition. Le CDH, en recul constant, n’a plus que deux élus.

Principal reproche fait par l’opposition au bourgmestre : Olivier Maingain négligerait sa commune, car il ne serait pas un mayeur à plein temps. Président de parti, député fédéral et bourgmestre, il a ajouté à ses attributions déjà nombreuses la charge de l’enseignement francophone quand, en septembre 2015, son échevine Monique Louis (ex-MR) a démissionné de son poste pour raisons personnelles.  » Je ne m’ennuie jamais « , confie volontiers Maingain. Il a néanmoins affirmé, en septembre dernier, que si l’électeur lui donnait à nouveau le mandat de bourgmestre, il aimerait se consacrer  » entièrement  » à sa commune.

Communales 2018 : à Woluwe-Saint-Lambert, Maingain bourgmestre, mais pas que

Scandales

 » Pas trop tôt ! ironise un élu Ecolo. Le suivi de certains dossiers est superficiel, surtout en matière de travaux publics. Les marchés conclus avec des prestataires privés sont mal encadrés. Les cahiers des charges sont indigents et les chantiers mal gérés.  » Le conseiller communal a ainsi constaté, sur le site du château Malou, que les pierres bleues utilisées pour la rénovation des bordures de chemin, censées venir du Tournaisis d’après le cahier des charges, venaient en fait de Chine. Une enquête a révélé que les documents avaient été falsifiés. Maingain met en cause l’architecte et compte porter plainte. Les pavés de granite qui garnissent la place Saint-Lambert, en rénovation depuis des mois, viennent eux aussi de Chine, a découvert le conseiller.  » Cela pose des questions d’ordre éthique, estime-t-il. La faute à un cahier des charges imprécis, approuvé par le bourgmestre.  » L’élu Ecolo cible aussi le marché des cantines scolaires.  » Sur le plan du bio, du commerce équitable et de la production locale, l’offre de la firme industrielle choisie en juillet dernier constitue une nette régression par rapport au contrat précédent. Une grande partie de la viande et même la sauce bolognaise sont achetés en dehors de l’Union !  »

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