Une ville largement piétonne où faut aussi tenir compte du réseau urbain. © benoit Doppagne/isopix

LLN entre flux et écoquartier durables

La ville universitaire est le labo idéal pour tester des solutions en matière de mobilité, énergie et confort de l’usager et habitant. Sous l’oeil digital.

« L’avenir est d’être une ville intelligente qui se connaît et se connecte pour mieux évoluer. Cela passe par le développement d’indicateurs permettant d’optimiser la mobilité, les voiries, la consommation d’énergie, l’environnement… Et d’éviter de s’émerveiller sur la première poubelle urbaine intelligente venue…  » C’est sûr, il ne faut pas en conter à l’échevin de l’informatique David da Câmara Gomes, animé par l’obsession de  » faire les bons choix, raisonnés, durables, modulaires  » pour Ottignies – Louvain-La-Neuve.

Les chantiers de réflexion ne manquent pas, à commencer par les flux de circulation sur la dalle de la ville-campus largement piétonne.  » On a déjà un comptage des piétons dans différentes rues mais cette année, on passe à un cran supérieur. Notre bureau d’études travaille avec Proximus et Google qui nous livrent des données de flux de population et véhicules en temps réel que l’on peut agréger dans la durée. Ces résultats très précis sur la mobilité et les horaires des gens vont nous permettre d’adapter le réseau urbain, la circulation et la sécurité au cours de la prochaine décennie « , se réjouit l’échevin. Qui voudrait aussi décider Google à cartographier une spécificité néo-louvaniste :  » Louvain-la-Neuve est une gageure en matière de carte routière puisqu’il y a deux niveaux. En surface, les bâtiments, en dessous, les parkings et voiries automobiles. Il faut un outil pour que l’utilisateur sache où il se trouve entre le parking et la bonne adresse niveau piéton.  »

Les habitants sentiront la différence

Toujours côté confort usager, Louvain-la-Neuve s’inscrit dans le projet Digital Wallonia qui prévoit la couverture de la zone par un wi-fi urbain gratuit pour 2018. Enrichi d’un portail d’infos utiles sur la ville et une offre future d’infos en temps réel sur les trains, les bus. Mais le gros morceau reste la transition écologique et ses volets mobilité et énergie.

 » C’est là que demain les habitants sentiront une forte différence. On a fait un énorme travail de cadastre de tous les bâtiments, explique l’échevin. On va travailler en priorité et en y mettant les budgets sur la réduction drastique de leur consommation et émissions carbone. L’université sait qu’elle va aussi devoir mettre à niveau et aux normes ses bâtiments des années 1970. Côté résidentiel, on amènera les habitants à de nouvelles règles d’urbanisme.  »

A l’image du projet Athena-Ferme de Lauzelle d’écoquartier durable. Sur 30 hectares surtout résidentiels se teste concrètement une logique de développement durable.  » Il s’agit de dégager un modèle de gestion contrôlée autour des enjeux environnementaux selon une logique d’indicateurs et d’Internet des objets pour connaître les volumes des déchets, l’énergie consommée, l’apport possible d’énergie verte, une mobilité piétonnière et cyclable complétée par un système de voitures partagées.  »

Le vieil Ottignies est loin de cet élan. Dans la foulée de Louvain-la-Neuve, l’éternelle deuxième devrait profiter des efforts digitaux et wi-fi de la première et de ses enseignements smart. Mais la vraie impulsion devrait venir du grand réaménagement du centre-ville.  » Tout est à refaire car l’Horeca et les commerces ont déserté. La commune rachète bâtiment après bâtiment en vue de ressusciter le coeur de ville. A l’horizon de cinq, dix ans.  »

Par Fernand Letist

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