La faible croissance française, illustration de l'échec de l'effet de ruissellement vanté par Emmanuel Macron ? © Reporters / Abaca

Le ruissellement ne coule pas de source

C’est un credo partagé par Donald Trump et Emmanuel Macron pour justifier leurs politiques fiscales, à l’image de l’administration de Ronald Reagan en 1981 :  » Donner les réductions d’impôts […] aux individus les plus riches […], et laisser les bons effets « ruisseler » à travers l’économie pour atteindre tout le monde.  » Par un surplus de croissance et par une augmentation des recettes fiscales globales, l’argent perdu d’un côté par l’Etat serait récupéré, voire dopé, d’un autre. Est-ce aussi évident ? Professeur agrégé de sciences économiques et sociales au lycée de Courbevoie (ouest de Paris), Arnaud Parienty démonte cette vision dans Le mythe de la  » théorie du ruissellement «  (La Découverte, 152 p.) en arguant qu’aucune étude économique sérieuse ne l’accrédite. Le réinvestissement dans l’économie est loin d’être garanti ; l’épargne peut lui être préférée. Les grandes entreprises ne voient plus l’intérêt de salaires croissants dans leur pays d’origine ; elles vendent dans le monde entier. Le mécanisme est de nature à creuser les inégalités ; leurs répercussions nuisent à la croissance. Bref, selon Arnaud Parienty, l’effet positif sur la société d’une réduction des impôts des riches n’est vérifié que dans quelques cas :  » Lorsque les taux d’imposition sont très élevés ou lorsqu’ils sont supérieurs à ceux des pays voisins, ils peuvent freiner la croissance économique.  » Pourquoi dès lors continuer à brandir cette stratégie ?  » Probablement parce que nul politicien n’avouera que la politique qu’il mène lui est imposée par « les lois de l’économie » et « les marchés » « , avance Arnaud Parienty.

Le ruissellement ne coule pas de source

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