Le pape François décrypté
Quatre ans après son élection, le pape François continue d’étonner et d’interpeller. Pour tenter de comprendre les ressorts de son action, Nicolas Tenaillon, chargé de cours à la faculté de théologie de l’université catholique de Lille, publie Dans la tête du pape François (Solin/Actes Sud, 192 p.). L’auteur a puisé dans son parcours, ses écrits, ses prise de parole, ses premières actions les éléments de » profilage » d’une personnalité riche et complexe sous une apparence de simplicité revendiquée. » Le pape François constate qu’il y a un grand nombre de déçus au sein du christianisme. Cette déception engendre une attitude de vaincus qui nuit beaucoup à l’Eglise « , diagnostique l’auteur. Réenchanter les fidèles serait donc une priorité pour le premier pape jésuite. Sa personnalité pourrait-elle l’y aider ? Le chef de l’Eglise catholique est en tout cas convaincu qu’ » on ne peut pas annoncer l’Evangile (de eu-angelos : la bonne nouvelle) sans être « joyeux » « . François est droit mais pas rigide, pugnace mais pas rancunier, attaché à la famille mais conscient des nouvelles formes de vie commune, autoritaire mais à l’écoute des communautés de base… Il n’hésite pas à fustiger » l’argent gâché » (perdu dans des dépenses inutiles) et » l’argent caché » (produit de la fraude et de la corruption). En conclusion de son intéressante étude, Nicolas Tenaillon risque cette définition du pape : » Un homme convaincu que sa mission est d’imiter le plus possible Jésus-Christ. Certes, tout pape […] est appelé à cette imitation. Mais en choisissant d’en finir avec la dimension impériale du pontificat, François rend ce mimétisme désormais possible. »
Gérald Papy
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