Edmund Hillary (à g.) et Tenzing Norgay, les premiers au sommet de l'Everest. © isopix

Le 29 mai 1953, Hillary envoie le Royaume-Uni sur le toit du monde

C’est un exploit sportif de tout premier plan. Mais aussi une prouesse technologique, un défi financier et, surtout, un triomphe politique. En posant le pied sur le toit du monde, Edmund Hillary et Tenzing Norgay réussissent là où tant d’autres se sont plantés. Quelle fut la clé de leur succès ? Et quel fut l’impact de l’événement ?

C’est à partir des années 1920 que les explorateurs s’intéressent à l’Everest. A la manoeuvre : les Britanniques. Qui le considèrent comme  » leur  » montagne. Il faut dire que le Royaume-Uni étend alors son empire jusqu’en Asie. De plus, le mont tient son nom d’un certain George Everest, un géographe du xixe siècle qui a étudié de près le territoire des Indes orientales. Et qui est britannique.

Les premières tentatives se soldent par autant d’échecs. Et par quelques drames. En 1924, Mallory et Irvine dépassent les 8 450 mètres. Mais ils n’en reviendront pas. En 1934, Wilson, un ancien militaire, lance l’assaut. Lui aussi disparaîtra. En 1952, une nouvelle expédition est lancée. Cette fois, ce sont des Suisses. Les audacieux découvrent un nouveau passage. Et se rapprochent du point culminant. Mais tandis que Londres tremble, la montagne rugit. A 350 mètres du sommet, une tempête les contraint à rebrousser chemin.

Pendant ce temps, les Britanniques préparent un nouvel essai. Un homme en a fait une affaire personnelle : John Hunt. Ce militaire quadragénaire est conscient que l’esprit de groupe peut faire la différence. Patiemment, il parvient à créer une rare homogénéité dans son équipe, composée de grimpeurs et de plusieurs dizaines de porteurs. Grâce à la Royal Air Force, il bénéficie d’un équipement de pointe. Surtout, il a fait fabriquer des bouteilles à oxygène dernier cri. Sa stratégie est simple : 1. attaquer l’arrête sud-est de la montagne, sur le versant népalais ; 2. amener un maximum de matériel dans des camps d’altitude ; 3. multiplier l’envoi d’équipes d’éclaireurs.

Le 29 mai 1953, Hillary et Norgay sont à l’offensive. Le premier est néo-zélandais, ancien apiculteur ; le second est un sherpa de première classe, ultramotivé. Bientôt, les deux hommes se retrouvent face à un mur de roche. Patiemment, ils creusent des marches dans la falaise. Soudain, un plateau se fait jour. A 8 848 mètres d’altitude, ils sont au sommet des sommets.

Une photo est prise, quelques drapeaux sont plantés. Hillary prend même le temps de soulager un besoin pressant. Avant de redescendre. Encore faut-il annoncer la nouvelle. Le journaliste du Times qui couvre l’opération a tout prévu.  » Mauvaises conditions de neige – expédition abandonnée hier en attente d’amélioration. Tout va bien « , télégraphie-t-il. Le message est codé, gage d’exclusivité. Le 1er juin, la nouvelle parvient à la rédaction du Times. Le lendemain, elle se répand dans tout le pays. C’est aussi le 2 juin qu’a lieu le couronnement de la nouvelle reine, Elizabeth II. En ce jour de gloire, le Royaume-Uni est vraiment sur le toit du monde.

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