" Il sait qu'il va mourir ", avait écrit à propos de Mgr Pierre Claverie (2e à partir de la dr.) son chauffeur et ami Mohamed Bouchikhi. © reuters

La raison de vivre du martyr Pierre Claverie

Pierre Claverie, l’ancien évêque d’Oran, et dix-huit autres religieux, dont les sept moines de Tibéhirine et le père blanc Charles Deckers d’origine belge, ont été reconnus martyrs, le samedi 27 janvier par le Vatican, pour avoir été  » assassinés en haine de la foi « , en Algérie, entre 1994 et 1996. Le décret signé par le pape François ouvre la voie à une béatification. En 2011, une pièce écrite par le frère dominicain Adrien Candiard, résidant au Caire, relatait  » la possibilité d’une amitié qui s’enrichit des différences au lieu d’en être appauvrie  » entre l’évêque et son chauffeur, Mohamed Bouchikhi, assassiné à ses côtés par l’explosion d’une bombe le 1er août 1996, sur la base d’homélies et d’articles du premier et du carnet de route du second. Ceux-ci sont aujourd’hui rassemblés dans le livre d’Adrien Candiard, Pierre et Mohamed (Tallandier et éditions du Cerf, 80 p.). Y est dévoilée l’extrême humanité de Mgr Claverie et sa motivation à rester en Algérie malgré la menace permanente du terrorisme islamiste.  » On ne possède pas Dieu. On ne possède pas la vérité et j’ai besoin de la vérité des autres. […] Rien que pour un homme comme Mohamed, ça vaut la peine de rester dans ce pays, même au risque de sa vie « , énonce-t-il. Mais, lucide, il constate aussi que  » la religion peut être le lieu des pires fanatismes car les hommes habillent du manteau divin leur soif de toute-puissance ou, plus simplement, leur bêtise « .

La raison de vivre du martyr Pierre Claverie

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