Walter Benjamin : " Etre fort dans sa tête, c'est savoir mentalement loger ce mal à une place bien définie. " © BAS BOGAERTS/ID PHOTO AGENCY

L’après-attentat

Walter Benjamin était à l’aéroport de Zaventem le matin du 22 mars 2016, à quelques mètres du terroriste qui fit exploser la deuxième bombe. Il y perdit la jambe droite et doit à Hassan, qui lui porta assistance, et à Romain, le militaire qui lui confectionna un garrot, d’être en vie pour témoigner. Sous la forme d’un journal de bord, il raconte dans J’ai vu la mort en face (éd. du Rocher, 238 p.) sa reconstruction jusqu’au premier anniversaire du drame. Les pages qui décrivent le chaos après la déflagration et les premiers soins à l’hôpital mènent le lecteur au plus près de l’horreur que fut cette attaque lâche. La suite, pour l’auteur, est un douloureux et courageux combat pour la vie. La sienne, face aux épreuves des opérations et de la rééducation, et celle d’autres victimes, auxquelles il tente de transmettre son incroyable soif de vivre. Le parcours de Walter Benjamin, c’est aussi des rencontres avec son sauveur et ami Hassan, avec des jeunes de Molenbeek qui l’érigent en héros parce que, lui le juif, a refusé l’amalgame et a défendu les musulmans, et avec des inconnus, qui, via les réseaux sociaux, lui expriment leur admiration. Communiquer et aider participent de sa thérapie, comme un antidote à l’indifférence que lui ont témoigné les autorités belges. Un récit d’une grande sincérité, optimiste sans être naïf, qui n’élude pas les failles, comme la difficulté de pouvoir encore se sentir aimé.

L'après-attentat

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