La multiplicité des exemples relatés dans le livre de Jean-Pierre Rosenczveig démontre l'importance de la psychologie requise par un juge des enfants. © Hermance Triay/reporters

Juger et aider les enfants

Jean-Pierre Rosenczveig fut, de 1993 à 2014, le président du plus grand tribunal pour enfants de France, à Bobigny, dans ce département de Seine-Saint-Denis abritant de nombreuses banlieues du nord de Paris et l’aéroport de Roissy. Un vivier propice au déferrement de jeunes en rupture avec la société et de mineurs étrangers non accompagnés, phénomène largement négligé par l’Etat. Son livre Rendre justice aux enfants (Seuil, 272 p.) est donc riche d’une expérience impressionnante sur la délinquance, les maltraitances, le recul de la responsabilité parentale, l’abandon… L’auteur doit une partie de sa  » célébrité  » à Nicolas Sarkozy qui dénonça un temps  » la justice démissionnaire, post-soixante-huitarde et permissive  » pratiquée à Bobigny. Il s’en défend, revendique d’avoir préféré les solutions éducatives aux sanctions, et insiste sur l’importance de référents qui fixent des limites à l’enfant.  » Si les jeunes commettent des actes délictueux, c’est bien souvent faute d’avoir face à eux des adultes qui exercent à leur égard une autorité légitime, car protectrice et rassurante devant les angoisses de la vie.  » De son poste d’observation privilégié, Jean-Pierre Rosenczveig a vu aussi évoluer la société et le sort des enfants.  » Leur mal-être est plus profond  » aujourd’hui. Et leurs droits sont affectés par la multiplication des familles recomposées et les nouvelles formes de filiation. Rompant avec sa réputation de progressiste à tout crin, l’ancien juge rappelle, dans ce domaine, ses propres limites :  » On ne peut pas faire des enfants à tout prix.  »

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