Enseignement : les aménagements raisonnables

Merci d’avoir attiré l’attention sur l’accueil d’élèves dits  » à besoins spécifiques  » dans l’enseignement ordinaire et sur le décret de décembre 2017 qui sera d’application à la prochaine rentrée ( voir Le Vif/L’Express du 17 mai). A ce propos, deux remarques. Tout d’abord, il me semble essentiel de replacer ce décret dans le cadre plus général de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, promulguée en 2006 et que notre pays a signée et ratifiée en 2009. […] La Convention n’est pas une loi mais engage les Etats signataires à s’engager résolument dans la voie d’une société inclusive en modifiant les différentes dispositions législatives dans ce sens. Par contre, nous avons une loi qui réprime toute discrimination, notamment en raison d’un handicap. L’école qui refuse d’accueillir un élève et de mettre en place les aménagements qui s’imposent enfreint cette loi. Il est important que les parents et les professionnels connaissent les droits de l’élève. Unia, le centre interfédéral pour l’égalité des chances et la lutte contre les discriminations, s’emploie d’ailleurs à les rappeler. On ne peut qu’encourager les parents qui s’estiment bafoués dans leurs droits, de faire un signalement à ce centre.

Par ailleurs, il me semble important de bien faire la distinction entre une logique intégrative, qui est celle que nous connaissons dans nos écoles, et une logique inclusive, dont les enjeux sont très importants. Dans la logique intégrative, il s’agit effectivement de négocier l’accueil de l’élève à besoins spécifiques dans une école d’enseignement ordinaire. L’élève est d’abord  » étiqueté  » par un diagnostic (dyslexie, déficience intellectuelle…). Pour un enseignant, cette stigmatisation peut entraîner le sentiment d’être incompétent pour enseigner à l’enfant, ce qui est faux. […]

La logique inclusive ne concerne pas l’enfant mais bien le système école, voire toute la communauté scolaire. Il s’agit de penser une école capable d’accueillir tout élève, quelles que soient ses caractéristiques. Il s’agit aussi de réfléchir à la manière de rencontrer les besoins de tous les enfants et pas seulement ceux d’un élève stigmatisé. Cela suppose de penser les aménagements a priori et non au cas par cas, et ce tant sur le plan organisationnel qu’au niveau du curriculum et des méthodes pédagogiques.

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