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Duel entre extrême droite et gauche au Brésil

Après la disqualification de l’ancien président Lula, déclaré inéligible pour son implication dans une affaire de corruption, et après l’attaque au couteau dont a été victime, le 6 septembre, le député Jair Bolsonaro, ces deux familles de l’échiquier politique brésilien, la gauche du Parti des travailleurs et l’extrême droite, se maintiennent en tête des sondages à l’approche du premier tour de l’élection présidentielle, le 7 octobre prochain. Le dauphin de Lula, Fernando Haddad, fils d’un immigré libanais ayant prospéré dans le commerce de textile, a commencé une remontée dans les sondages. Selon une étude de l’institut MDA publiée le lundi 17 septembre, il recueillerait 17,6 % des voix.

Il reste cependant à distance très raisonnable du député d’extrême droite Jair Bolsonaro, crédité de 28,2 % des voix au premier tour. Ce nostalgique des années de plomb de la dictature a, il est vrai, tout pour plaire en cette époque incertaine : raciste, chauvin, belliqueux, vulgaire, homophobe et misogyne en diable. Lui préférerait de son propre aveu un fils fauché par une voiture que gay. Révisionniste, Bolsonaro nie les atrocités coloniales et couvre de louanges un colonel défunt, tortionnaire notoire. Incompétent, il admet  » ne rien comprendre à l’économie « .

Sa percée est le symptôme du désarroi d’une société écoeurée, écrasée par trois fléaux majeurs : la violence – 64 000 homicides l’an dernier -, la concussion, pharaonique, et les inégalités, criantes. Star des réseaux sociaux, qui plus est depuis son hospitalisation, cet orateur à la syntaxe hasardeuse totalise sur Twitter, Facebook et Instagram 8,5 millions d’abonnés, friands de ses anathèmes. Son surnom, le Mythe, mito en portugais, lui va comme un gant. De boxe.

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