Marleen Finoulst, rédactrice en chef

Du  » cure  » au  » care « 

Le changement est en marche

dans nos soins de santé, et il va dans le bon sens ! La qualité de vie s’est enfin fait une place dans la relation médecin-patient. Le mois dernier, les mutualités chrétiennes ont présenté un nouveau concept de santé pour guider les patients vers une meilleure qualité de vie.

Ces considérations s’appliquent aussi à d’autres domaines de la médecine. La prise en charge des lombalgies chroniques sans cause démontrable, par exemple, a bien évolué. Plutôt que de traiter et de médicaliser à grand renfort de radiographies (qui révéleront inévitablement toujours quelque chose de suspect), la première chose à faire est désormais de dédramatiser et d’inciter le patient à bouger sans crainte de dépasser le seuil douloureux. Les personnes victimes de lombalgies chroniques ont en effet plus de chances de surmonter leur douleur lorsqu’elles sont correctement informées et encadrées par un professionnel que lorsqu’elles sont traitées à grand renfort d’antalgiques, d’infiltrations et de repos… et elles y gagnent aussi en qualité de vie !

Passer d’une médecine axée sur le traitement des maladies à une prise en charge de l’individu signifie aussi que le patient se voit confier en partie la responsabilité de sa santé.

Autre exemple: celui de la claudication intermittente, ou maladie des vitrines, une maladie de civilisation caractérisée par un rétrécissement tel des artères des jambes sous l’effet de l’athérosclérose que la marche en devient rapidement douloureuse. À l’heure actuelle, ces patients sont massivement traités par chirurgie vasculaire (angioplastie) : le médecin introduit un ballonnet dans les artères touchées pour les  » rouvrir  » et procède éventuellement à la pose d’un stent (voir pages 24-25). Malheureusement, le problème réapparaît généralement de plus belle après quelque temps, imposant des réinterventions de plus en plus risquées et qui n’apportent jamais qu’un soulagement temporaire. Des approches innovantes se font jour, reposant sur des programmes d’exercices sous la surveillance de médecins. Les patients ont tout à y gagner, car l’entraînement est aussi efficace que l’angioplastie et améliore en outre la qualité de vie. Cette approche a le grand avantage de s’attaquer aux causes du problème et des voix s’élèvent d’ores et déjà pour qu’une série d’autres maladies chroniques liées à un mode de vie malsain – diabète de type 2, syndrome métabolique, stéatose hépatique – soient prises en charge avec l’aide d’un coach, grâce au soutien financier des autorités. Lorsque le patient doit se débrouiller seuil, ses chances de réussite sont en effet minimes…

Passer d’une médecine axée sur le traitement des maladies à une prise en charge de l’individu signifie aussi que le patient se voit confier en partie la responsabilité de sa santé. À lui de plancher sur un mode de vie plus sain, ce qui, coach ou pas coach, ne va pas forcément de soi.

Rédactrice en chef

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