Docteur Sié Ko Lan
Il a sillonné la Chine à cheval et connu le » luxe barbare » des Marquises sur les traces de Gauguin, mais c’est dans sa Bretagne natale, à 41 ans, » maigre comme un hippocampe » et rongé par l’opium, qu’il est venu mourir, bêtement, en se plantant une écharde dans le pied. Médecin de la Royale, sinologue et écrivain, l’aventureux Victor Segalen (1878-1919) méritait un hommage inspiré : c’est désormais chose faite, brillamment, par l’écrivain voyageur Jean-Luc Coatalem, qui, depuis sa jeunesse, collectionne la moindre relique de l’auteur de Stèles. En s’adressant fraternellement à celui que les Chinois appelaient » Docteur Sié Ko Lan « , en ne scellant rien de ses amours équivoques, en se demandant si sa mort stupide ne cacherait pas un suicide, Coatalem ne dresse pas une stèle marmoréenne à son idole. Il lui a bâti un magnifique tombeau de papier.
J. D.
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