Cynisme et camouflage

L’émission Dans quel monde on vit (La Première, samedi 17 mars) enchaînait sans transition les sujets consommation de viande et drame des réfugiés. Le point commun ? L’art d’employer du camouflage langagier qui banalise la vie et la mort. Des enfants, des femmes et des hommes vivent dans des conditions inhumaines dans des camps de réfugiés après d’épouvantables périples durant lesquels ils furent violentés, violés […]

Le premier sujet de l’émission met en évidence que  » viande  » permet d’éviter :  » Ce soir je mange de l’animal « . En évitant l’image de l’animal, nous ignorons les conditions d’élevage et d’abattage. Voilà que je me mets à penser que mes frères en humanité du deuxième sujet sont traités comme ces animaux. Une Shoah au long cours qui ne porte pas son nom,  » réfugié  » n’est pas  » exterminé  » et  » viande  » n’est pas  » être vivant « . Il y a du cynisme enfoui dans ce camouflage. Un art de rendre l’insupportable presque digeste.

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