Ciel contrasté sur la Cité ardente où l' " affaire " a laissé des traces. © HATIM KAGHAT

Comment Liège se relève de Publifin

Près d’un an depuis la révélation du scandale qui a fait tomber un ministre régional, changer de majorité wallonne et exploser le fameux  » club des cinq  » liégeois, plus quelques autres ténors de la scène politique provinciale. Qui, dès lors, est encore en place aujourd’hui ? Et où ? Qui, en dehors de Nethys, convoite quoi au sein de l’empire intercommunal ? Qui, à l’image du secteur médias du groupe, risque quoi, qu’il y ait démembrement ou non ? Autrement dit : politiquement et économiquement, comment la Cité ardente se remet-elle du séisme ? S’en remet-elle, d’ailleurs ?

Le 20 décembre 2016, à midi cinquante précises, levif.be publiait un article de David Leloup, titré  » Des élus payés 500 euros la minute pour des réunions bidon chez Publifin (ex-Tecteo) « . Sur le site du Vif/L’Express, notre collaborateur racontait comment, au sein de l’intercommunale wallonne, des élus PS, CDH et MR ont touché de 1 340 à 2 871 euros brut par mois, depuis trois ans et demi, sans réelle contrepartie exigée de leur part, et parfois sans même participer aux différents comités de secteur dont ils étaient membres. C’était le début d’un tremblement de terre, d’abord limité au groupe détenant notamment Nethys, puis gagnant la Ville de Liège, puis la Province, puis la Région wallonne. Jusqu’à faire révéler des pratiques, pas forcément analogues mais éthiquement aussi discutables, en Flandre (l’affaire Eandis), à Bruxelles (l’affaire du Samusocial) et tout récemment encore au niveau fédéral (l’affaire Ondraf).

Un authentique séisme, dont certains médias ont tardé à prendre la mesure, mais qui a jusqu’ici, entre démissions, exclusions du parti, mises à l’écart et pas de côté, emporté, pêle-mêle et notamment, Stéphane Moreau, André Gilles, Georges Pire, Dominique Drion, Claude Emonts, Claude Parmentier, Willy Demeyer, Alain Mathot, Paul Furlan, puis les ministres wallons du PS, Jean-Claude Marcourt, Pierre-Yves Dermagne, Eliane Tillieux, Christophe Lacroix, et leur ministre-président, Paul Magnette, avec, à la clé, renversement de majorité en Région wallonne, et effondrement du Parti socialiste et du CDH dans les sondages.

Près d’une année plus tard, et presque pile douze mois avant les élections communales, comment Liège s’en remet-elle ? Comment les cartes y ont-elles été redistribuées, politiquement, sur l’avant-scène comme en coulisses ? Comment le paysage économique et industriel s’y recompose-t-il, au sein de l’intercommunale mammouth et tout autour ? Qui lorgne quoi ? Qui est sur un siège éjectable ?

C’est l’objet de l’enquête que nous avons menée, depuis plusieurs semaines. En ayant sollicité des acteurs de premier plan des différents domaines dans lesquels l’après-Publifin se joue, depuis plusieurs mois. Et au-delà de la question du maintien en place ou non de Stéphane Moreau.

Par Thierry Fiorilli

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