Une des photos de l'attaque présumée à l'arme chimique à Douma le 7 avril : une " mise en scène ", selon les dirigeants russes. © SYRIA CIVIL DEFENCE/belgaimage

Chronique d’une réplique promise

L’aviation syrienne a-t-elle utilisé des agents chimiques en bombardant, le soir du vendredi 7 avril, la ville de Douma (50 morts) dans la région de la Ghouta, cible d’une implacable reconquête par le régime de Bachar al-Assad à l’est de Damas ? La Russie, alliée de la Syrie, le dément avec force. Des experts du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie, dépêchés sur place, n’auraient trouvé  » aucune trace de l’utilisation d’agents chimiques « . Les Américains et les Français sont persuadés du contraire et attendent confirmation du recours à pareilles armes pour répliquer militairement à Bachar al-Assad. Derrière lui, c’est le rôle de la Russie qui est pointé. L’ambassadeur de France aux Nations unies, François Delattre, a opportunément expliqué que, dans l’ouest de la Syrie, aucun avion ne peut décoller sans l’aval des Russes. Les Occidentaux ont donc déposé une résolution condamnant l’usage d’agents chimiques par Damas. Mais le veto russe au Conseil de sécurité ne fait aucun doute. Ce qui n’empêchera pas Washington et Paris de lancer des représailles, le cas échéant. Il y a un an, Donald Trump, fraîchement installé à la Maison-Blanche, avait ordonné le bombardement de la base aérienne d’al-Chaayrate après une autre attaque chimique présumée, le 4 avril, contre la localité de Khan Cheikhoun. Rencontrant Vladimir Poutine à Versailles quelques semaines plus tard, Emmanuel Macron avait fixé l’usage de l’arme chimique comme ligne rouge, condition d’une réaction militaire. Si elle est décidée, la réplique occidentale devrait être cette fois-ci moins évanescente. Et ses conséquences plus risquées.

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